Etonnant climat que l'installation progressive d'une prime à la confrontation pour émerger de la monotonie des enjeux classiques. Le dernier exemple en date provient de Norra Berra.
L'actuelle communication politique repose sur la confrontation.
C'est une nouvelle étape qui s'ouvre traduisant une forme de violence permanente qui caractérise désormais la vie publique française.
Lors de la présidentielle 2007, c'est l'imaginaire qui a ouvert le temps présidentiel avec la naissance du désir de candidature de Ségolène Royal.
Pendant la primaire socialiste, Ségolène Royal a bâti son parcours sur l'imaginaire du " Conte de fées " :
- 1ère femme à être candidate à la présidentielle,
- 1ère femme à non seulement résister mais vaincre des " éléphants " donc des symboles de poids dans l'imaginaire,
- une femme de gauche sortie d'un milieu familial de droite marqué par l'autoritarisme militaire,
_ une femme boursière qui parvient quand même à intégrer l'ENA, ex symbole du mérite scolaire républicain,
…..
Rien ne manquait au tableau.
C'était le " Conte de fées ".
Si c'était possible pour elle, cela devenait possible pour tous.
Mais, après la primaire socialiste, cet imaginaire a craqué.
Son imaginaire n'était plus le " monde merveilleux " mais redevenait celui du conformisme.
Le conformisme car :
- elle sanctionne (la terrible image de la punition infligée à Montebourg),
- elle peine à arbitrer dans les contradictions,
- elle s'adapte ou cède au conformisme du parti
….
Elle sort de " la rupture épanouie " pour entrer dans le conformisme.
Le " Conte de fée " était terminé.
Nicolas Sarkzoy a ouvert une nouvelle étape à partir de début 2007 : " l'énergie volontaire ".
Son parcours a été difficile. Il a traversé des périodes très contrastées. Il a du affronter, lui aussi, des " éléphants ". Bref, sa vie politique a été aussi difficile que la vie quotidienne de chacun.
Mais ila su gagner. Comment ? Grâce à l'énergie et à la volonté.
Sa rupture, c'est la victoire de l'énergie et de la volonté.
Tout son univers est là :
- la France qui se lève tôt,
- la réhabilitation du travail,
- le refus des fatalités,
- pourquoi les autres pays pourraient-ils faire mieux que la France
…
C'est la gagne par la compétition.
C'est une rupture culturelle collective considérable.
Depuis 2008, le climat est à la confrontation permanente. La confrontation entre partis, la confrontation à l'intérieur des partis ... : c'est une étape nouvelle qui est ouverte.
Elle correspond à une forme de radicalisation avec des formules chocs d'une agressivité rare par le passé. La crise est certes passée par là mais ce climat de radicalisation annonce une présidentielle "sportive" où les pittbulls de chaque camp occupent une place privilégiée.
Norra Berra vient de "naître" sur la scène publique nationale dans une circonstance stupéfiante : rompre le dialogue interne d'un groupe politique au motif de propos ensuite contestés y compris dans leur existence même.
D'ordinaire la paix était la règle gagnée à l'ombre des sabres non utilisés. Désormais, la guerre se fait à coups permanents ... d'aiguilles parce que l'ambiance de paix est mortelle.