Si la star de la chanson française, Johnny Hallyday a plutôt défrayé la chronique, ces derniers jours, suite à de graves ennuis de santé, il est également à l’affiche du film "Vengeance" qui sort ce mois-ci en DVD et Blu-ray… Ce n’est pas un secret, l’idole des jeunes - qui ne sont plus nécessairement aujourd’hui "jeunes" - n’a jamais caché son intérêt pour le cinéma, rêvant déjà lors de ses débuts sur scène de passer devant la caméra et de s’afficher dans les salles obscures. Trois ans après le (plus que) sympathique "Jean-Philippe" de Laurent Tuel, Johnny est de retour avec "Vengeance", un polar franco-hong-kongais signé par le metteur en scène Johnnie To, un habitué des longs-métrages style "Tontons flingueurs du soleil levant".
Flic à la retraite tenant aujourd’hui un petit restaurant à Paris, Francis Costello (Johnny Hallyday) part pour Hong-Kong pour retrouver sa fille, Irène (Sylvie Testud), qui vient d’être sauvagement agressée par des inconnus… Alors que son époux et ses deux jeunes enfants ont été assassinés, cette dernière réclame vengeance : Costello va reprendre ainsi du service pour éliminer les hommes qui ont brisé la vie de sa fille ; il sera aidé dans cette périlleuse mission par trois assassins (Anthony Wong Chau-Sang, Ka Tung Lam et Suet Lam)…
Au terme de ces 110 minutes d’échanges de coups de feu en règle, une seule idée me vient à l’esprit : "ce film est diaboliquement lent" ! Jouant sur des ralentis peu inspirés et lourds (mieux vaut laisser ça aux experts du genre comme John Woo !), Johnnie To tisse un polar à l’intrigue très light et répétitive dans lequel nous retrouvons un Johnny Hallyday fatigué, affichant plutôt un charisme mollasson ! Les acteurs Anthony Wong Chau-Sang ("La Momie III", "Le Voile des illusions", "Infernal Affairs"), Suet Lam et Ka Tung Lam - qui campent dans ce film un trio d’assassins - vont même, sans pousser leur talent, jusqu’à voler la vedette à notre pauvre Johnny qui suit, comme un vieux loup de mer épuisé et lassé, le cheminement d’une intrigue qui, menée avec un plus grand dynamisme, aurait pu être casée dans un honorable moyen-métrage…
Faiblard dans les dialogues comme amorphe dans l’action, l’image que Johnny laisse dans ce très petit film est à l’opposé de l’image intarissable de jeune garçon de 66 ans qu’il insuffle, par exemple, lors de ces concerts. Hallyday n’a finalement ici jamais réellement l’opportunité de dévoiler son talent imprégnant, pour ne citer qu’elle, la courte séquence qu’il avait dans "Les Rivières pourpres 2" face à Jean Reno. Les fans de la star éviteront sans doute de trop s’appesantir sur ce film réchauffé déclinant, pour la énième fois, le thème de la vendetta. A verser aux oubliettes, si vous n’y voyez pas d’inconvénient !?!
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