Considérations...

En temps que "monde parallèle", le mental humain peut à tout instant se révéler susceptible de "parasiter", de concurrencer le réel.


Auprès de ce qui existe, ne l'oublions pas, ce qui pourrait exister, ce qui aurait pu prendre concrétude.
Combien d'essais, d'ébauches, d'avortements, d'univers morts dans l'oeuf ?
Qu'est-ce qui fait en sorte qu'un possible, une potentialité, une virtualité puisse prendre la forme d'un réel ?


La notion de non-manifesté et de manifesté est une notion très importante.
C'est une notion qui vous ouvre l'esprit au-delà de l'imaginable.


Le manifesté face au non-manifesté.


Le dépresssif ne serait-il pas quelqu'un qui fait le mort, qui imite la mort pour, en quelque sorte, la tromper, la détourner de sa propre personne (un peu à l'image des bêtes qui pratiquent le camouflage en se rendant invisibles)?
"Si je suis déjà mort, alors, la mort ne s'attaquera pas à moi"...voilà, peut-être (sait-on jamais ?) ce que son subconscient terrorisé lui dit.


Le monde est une mine de surprises.


La France est peut-être un peu trop prisonnière de son Histoire.


L'Homme est une créature hybride : mi-animal, mi...on ne sait quoi.


La culture française est une belle et grande culture.
Est-ce une raison pour autant de s'y enfermer ?
La crispation actuelle de la France sur son "Identité Nationale" ne peut mener à rien de bon.
Elle est, me semble-t-il, plus de l'ordre du conservatisme que du racisme, plus de celui de l'orgueil (et d'un de ses corollaires : le refus d'assumer le passé colonial, voire la tendance, dans certains cas, à le justifier) et d'un certain esprit jacobin viscéralement méfiant envers tout particularisme et de toute façon complètement dépassé, que d'un refus vrai du métissage.
Quelque part, l'âme d'une certaine France reste couverte de toiles d'araignées.
Une identité, c'est quelque chose de souple, de complexe, de dynamique, qui évolue.
Ceux qui refusent le verlan seraient-ils d'accord pour se remettre soudain à parler la langue de François Villon, voire le Latin ?
Figer une identité, c'est le meilleur moyen de la condamner à mort, surtout à l'heure actuelle.


Vue sous un certain angle, la vie est un jeu d'échecs, un nid de calculs.


Le mensonge est aussi une part de l'intelligence humaine.
Pour survivre en société humaine, l'Homme doit apprendre à ruser, à mentir, et même à se mentir à lui-même.
Si le mensonge n'avait pas réussi à l'Homme, il n'aurait pas tenu et ne tiendrait pas une telle place dans sa vie, dans son fonctionnement; il n'y revêtirait, certes, pas une importance aussi cruciale.


Apprendre à faire confiance.
Apprendre à se méfier.
Deux impératifs de la vie sociale humaine.


La vie n'est jamais que la perception que nous avons d'elle.


Vue sous un certain angle (encore une fois !), la vie est très burlesque.


Aussi vrai que l'on peut rire de tout et de n'importe quoi, l'on peut pleurer de tout et de n'importe quoi. Et vice et versa.


Un objet, au fond, ce n'est qu'une juxtaposition d'angles de perception.


Il suffit qu'on me dise qu'une chose va de soi pour que je me mette à douter d'elle; pour que je me mette à remettre en question la perception que j'ai de ses divers aspects.


Il y a ce qui existe.
Puis il y a la perception qu'on en retire.
Il y a la multiplicité des angles de perception, d'approche.
Toute réalité ne peut donc nous apparaître que comme fragmentée, que comme dotée d'une multiplicité vertigineuse de visages, de mirages.
Le monde d'un poète n'est pas le monde d'un mathématicien. Le monde d'un être humain n'est pas celui d'un chien, ni d'une chauve-souris.
Le réel se perd dans une profusion de perceptions, de langages, dans un fouillis d'interprétations (forcément biaisées) de ces langages, de ces parceptions.
De sorte qu'il faut tout, oui, absolument tout interroger.
Et de sorte, aussi, que l'on ne peut jamais en finir avec la méfiance, l'incertitude.


Comment se fier à notre vue lorsque l'on sait qu'en fait, c'est notre cerveau qui voit ?


Notre cerveau, notre perception parasitent notre connaissance du monde.


Si les philosophes deviennent si souvent, anxieux ou suicidaires, c'est peut-être qu'ils se sont trop rapprochés de l'ombre du réel. Parce que cette dernière leur a fragmenté l'esprit, lui a collé le vertige.


P.Laranco.