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La mode est actuellement au parallèle entre la présidentielle de 1995 et celle de 2012. Une mode qui booste le moral de Ségolène Royal.
Le 7 mai 1995, Jacques Chirac est élu Président avec 52, 64 % des suffrages.
Le 13 janvier 1995, un sondage CSA-Le Parisien créditait Edouard Balladur de 13 points d'avance. Quelques jours après qu'Arlette Chabot ait posé sa "fameuse" question sur France 2 le 9 janvier : "allez-vous vous retirer ...?".
Il faudra attendre le sondage du 21 février 1995 (Ipsos / Le Point) pour que, pour la première fois, Chirac parvienne à égalité avec Balladur.
Il allait passer en tête à partir du ... 2 mars et ne plus la quitter. Il a fallu attendre 60 jours avant l'élection pour que cette dernière prenne sa configuration définitive.
Or, ce retournement est analysé comme le fruit de trois facteurs à cette époque :
- la justesse de l'analyse sociologique d'Emmanuel Todd. Le vote n'est pas droite / gauche mais peuple / élite. L'élection ne se ferait pas à droite, à gauche ou au centre mais "au peuple",
- la méthode du sondage supposé anticiper l'adhésion populaire ne marche pas,
- à trop vouloir apparaître comme le gagnant assuré, on perd l'élection.
Or, sur ces trois facteurs,
- la France de Todd serait de retour,
- la méthode de "l'adhésion par sondage" est de retour,
- la victoire "assurée" est aussi de retour.
Dans ces circonstances, la "victoire interdite" serait un état d'esprit à perdre au plus vite. L'essentiel étant de "manger du terrain" et surtout ne pas être identifié à l'élite. Les coups de cette dernière facilitent beaucoup la tâche à la leader socialiste.
Dans ce contexte, l'équipe de Ségolène Royal a le moral.