Joe Sacco oeuvre dans le roman graphique, option politique et documentaire : il s'était déjà fait un nom avec divers ouvrages résultant de ses visites dans les points chauds du globe, comme l'Irak ou Gaza et Sarajevo.
La technique est simple : immersion dans la vie des gens simples et ensuite, sur papier, brosser le tableau de leur existence. Son ouvrage avait fait vrombir les foules : ses détracteurs considèrent sa représentation du conflit israélo-palestinien comme déformée, voire hyperbolique. Et Palestine ne laisse personne indifférent...
Pour le réalisateur israélien Ari Folman, qui avait dirigé Valse avec Bashir, le travail de Sacco « reflète simplement la réalité ». Dans Footnotes in Gaza, on retrouve son style journaliste gonzo, avec des chiffres de morts parmi les civils, en 1956 contestés par les historiens israéliens, et une fois encore la passion du dessinateur pour la cause palestinienne lui a valu des accusations de partialité.
Il serait même passible de manipuler le lecteur, notamment en jouant sur la présence d'enfants, et faire ressortir le côté victime...
Sacco ne s'en défend pas, loin de là. « Je ne crois pas à l'objectivité comme pratiquée dans le journalisme américain. Je ne suis pas anti-israelien... C'est juste que je crois qu'il y a plus de choses à faire passer du point de vue palestinien. » Et dans ce livre, il entend montrer que les massacres du 15 décembre 56 ne sont qu'une partie de l'histoire. « Je suis une personne qui réagit face à des gens qui sont parfois apeurés », rapporte l'AP.
Une voix qui perturbe, qu'elle soit juste ou non....