Ne surtout pas se fier à l’affiche de « Triptyque », ensemble de 3 expositions sous titré « art contemporain Angers ». Affiche qui cadre parfaitement avec les codes du genre annoncé, couleurs acidulées pour une sorte d’installation sans aspérités, qui ressemble à un pot de peinture (ou de dentifrice ?) gonflable, renversé et perdant son contenu, peut-être gonflable aussi.. (Y voir un symbole ?) On s’attend à une exposition convenue, de ce qui se fait maintenant si communément dans ce domaine. Non, ne pas se fier à l’affiche, au moins en ce qui concerne la présentation de l’Hôtel de Ville.
J’ai eu l’heureuse surprise d’y trouver une présentation équilibrée de ce qui se crée réellement aujourd’hui, c’est à dire touchant à toutes les disciplines. Ainsi, on y trouve de la peinture, peinte sur des toiles, et pire encore, accrochée au mur ! C’est le retour des cimaises ! Des sculptures aussi, (avec des socles !) des œuvres en volumes, des installations, des photographies, des techniques murales, des vidéos. Donc, de quoi satisfaire chacun d’entre nous, mais aussi de quoi éveiller notre curiosité devant des propositions vers lesquelles nous n’irions pas d’emblée, que nous aurions, par ce que nous sommes individuellement, plus de mal à accepter et explorer. Ainsi, les fondus d’installations verront qu’il existe encore des peintres, et les amateurs de disciplines aussi archaïques que la peinture ou la sculpture verront que la photographie ou la vidéo ne sont pas moins créatives.
Et pour revenir à la peinture, y sont montrés plusieurs approches, qui vont de la peinture cinétique (Carlos Cruz Diez) à la celle teintée d’urbanité (Cherif et Geza) en passant par une peinture profondément contemplative (Abdallah Benanteur). On y rencontre autant de variétés d’approches pour les autres disciplines, photographie ou sculpture par exemple.
Voilà donc une exposition qui s’affiche art contemporain, et qui n’est pas tendancieuse. (A voir jusqu’au 22 novembre). Il me semblait important de le souligner. Je préfère passer en revanche sur les deux autres volets du triptyque, (Levêque et les collections publiques, et la déclinaison thématique douteuse autour de Che Guevara) pour le coup marqués AC jusqu’à la caricature.
Enfin, en ce moment, à Angers, le conseil général met en avant un peintre, Lawand. Les cimaises sont bien de retour, n’en déplaise aux fossoyeurs de la peinture.