Dans les 45 boutiques anglaises de Borders, un point commun se retrouvait : la foire aux prix fracassés, en cette journée du 22 décembre, dernier jour d'ouverture des magasins de la chaîne. La filiale anglaise n'aura pas résisté, et la fermeture aura finalement frappé, pour en finir avec les difficultés financières.
Douze ans après les premiers pas de Borders outre-Manche, voilà que les panneaux affichant des 90 % de réduction sur les livres se démultiplient. C'est la foire d'Empoigne, tout doit disparaître, alors que la plupart des étagères des boutiques étaient déjà grandement vidées.
Cette fermeture n'ira, on s'en doute, pas sans conséquence : avec 1150 emplois qui disparaissent, voilà autant de personnes à reclasser dans les semaines et les mois à venir. Mais ce sera aussi l'occasion de revenir sur le sort des librairies indépendantes, qui se sont, des années durant, battues contre de telles enseignes dans un conflit façon David contre Goliath.
Tout devait disparaître, mais on ne sait pas encore si tout a effectivement disparu. Devant certains magasins, comme celui de Buchanan St, à Glasgow, une file d'attente gigantesque se massait pour profiter d'un ultime achat avant la fermeture et pour préparer Noël. Interrogé, l'un des gérants de la boutique explique qu'ici, comme dans d'autres boutiques, des couples travaillaient ensemble, et que pour eux, les semaines à venir ne seront pas des plus simples.
Ce qui était la plus grande librairie d'Écosse va désormais laisser un immense vide, que les indépendants auront du mal à combler : nombre d'articles étaient proposés chez Borders, et nulle part ailleurs... En outre, la chaîne avait ici un rôle de promotion énorme pour les auteurs, qui ne disposeront plus de la même qualité de rencontre pour venir au-devant de leurs lecteurs.
Une fonction qu'un Amazon ne peut clairement pas occuper : assurer les ventes et promouvoir les auteurs sont deux choses distinctes.