Nous laisserons à chacun le soin de considérer si le verre de Copenhague a fini à moitié plein ou à moitié vide, pour nous concentrer sur ce qui nous occupe dans l’affaire, ici à3zeco : la valorisation de l’information et le traitement des données. En effet, plutôt que de dramatiser la question à outrance, il paraît plus intéressant de savoir exactement de quoi l’on parle. Autour de quels objectifs tournaient les négociations ? Qu’impliquent ceux-ci ? À quels ordres de grandeur correspondent-ils ? En répondant à ces questions, il devient possible d’établir des comparaisons entre les résultats des différents acteurs, et les siens propres.
Les scientifiques réunis au sein du GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Etude du Climat), qui rassemble la majorité des spécialistes mondiaux de la question, s’accordent à estimer qu’un réchauffement de 2° C. de moyenne en 2100 serait un maximum à ne pas dépasser pour que celui-ci reste dans des limites supportables tant pour nos économies que pour les écosystèmes de la planète. Or ce seuil suppose de diviser par deux les émissions par rapport à celles de 1990. Ces émissions étant plus importantes dans les pays développés, les habitants de ceux-ci ont à supporter une réduction plus forte, revenant à diviser par quatre leurs émissions à l’horizon 2050.
Un aller-retour et puis s’en va
La moitié des émissions de 1990, cela correspond à 3,5 gigatonnes de carbone (1 gigatonne = 1 milliard de tonnes). Divisé par 6 milliards d’habitants, la population actuelle de la planète, cela correspond à un total de 0,6 tonnes de carbone par an et par habitant, soit l’équivalent d’un aller-retour Paris-New York en avion… et le quart des émissions actuelles dans les pays développés. Encore cela ne prend-il pas en compte la population réelle en 2050, pour laquelle les projections tablent plutôt sur 9 milliards d’habitant. Ce serait alors un facteur 5 ou 6 qu’il faudrait employer pour calculer le quota annuel d’émissions par personne.
Ce chiffre fournit néanmoins un cadre pour les résultats à atteindre dans les années à venir. Le chiffre d’une division par deux des émissions en 2020, que beaucoup d’organismes afffichent comme objectif, s’inscrit dans le plan de réduction destiné à atteindre le facteur 4 en 2050. Notre conseil en développement durable de cette semaine consistera donc à garder ces chiffres en tête lorsque vous vous lancez vos actions dans ce domaine. Diviser les émissions par quatre, ou même par deux, ce n’est pas rien ! Mais de nombreuses pistes d’action sont possibles…
Dernière précision concernant le facteur 4, celui-ci est même inscrit dans le texte de la loi, puisqu’il figure dans la version finale du Grenelle adopté par les députés. Un cap pour quarante ans, dans lequel nous commençons à peine à nous engager.