Je me fais rare, happée par le temps des fêtes qui nous offre tout, sauf du temps ! Et comme si j’en avais le temps, j’ai un vilain rhume. Je ne suis pas comme nos grands-mères qui disaient : Pas le temps d’être malade !
Il me semble que ça va me faire du bien de me libérer de ce roman qui a traîné si longtemps sur la table de chevet. Cette réédition de 2008 contient trois romans destinés aux adolescents :
« Les grands sapins ne meurent pas » 1993
« Ils dansent dans la tempête » 1994
« Un hiver de tourmente » 1998
Au titre de la préface de Jacques Allard « Marie-Tempête, un vrai roman », je me permets d'ajouter : un vrai roman ... pour ado !
À prime abord, je n’étais pas attirée par Marie-Tempête, un peu plus par sa suite pour adultes : « Pour rallumer les étoiles » (je craque pour le titre !). Dominique Demers, docteure en littérature jeunesse, écrivaine, animatrice, scénariste, conteuse et directrice littéraire, tous ses titres bien affichés sur la quatrième de couverture donne de la crédibilité. C’est probablement ce que s’est dit l’ami qui m’a offert les deux bouquins en cadeau de fête.
Les thèmes choisis sont typiquement ados : la révolte contre les parents, surtout la mère, le « que je suis malheureuse, aucun adulte ne me comprends », le je-m’en-foutisme des histoires d’adulte », l'amour exalté pour un garçon et tout faire pour le repousser. J’ai été jusqu’à avoir l’impression que l’auteure faisait tout pour la rendre malheureuse, juste pour nous donner des émotions fortes. Très peu d’émotions fortes pour moi, puisque je ne l’ai pas prise au sérieux. J’avais plutôt le goût de lui secouer les puces ! Et en passant, son père, aussi présent pour sa fille qu’un coloc !
Marc lui a laissé une chance. En plus, il trouvait le style, surtout quand elle décrit la nature, très réussie. Je lui donne tout à fait raison sur ce point. Des descriptions que les ados n’ont pas dû sauter puisque D. Demers manie habilement l’art de mêler les humeurs de la nature avec les émotions exaltées d’une Marie-Lune de 15 ans. Aux deux premiers romans, il y a beaucoup d’actions, ce que Marc appréciait, il restait accroché (c’est important pour celle qui lit à voix haute !) mais au troisième, est-ce parce qu’il a été écrit quatre ans plus tard, l’histoire se présente comme une île qui se serait décrochée de ses continents. En gros, c’est la détresse absolue de Marie-Lune suite à une autre fatalité du destin (il s’acharne vraiment sur elle mais ça me semble tellement évitable), la fuite et la retraite dans le bois chez les sœurs cloîtrées. Une première prise de contact avec le silence et Dieu. Contrairement à Marc, j’ai préféré ces préoccupations moins typiquement adolescentes, moins clichés, sans pour autant digérer sa personnalité de jeune demoiselle qui s’acharne à tout faire pour se mettre dans le trouble. Pourtant le destin s’occupe déjà très bien de le faire.
J’suis méchante avec Marie-Lune, n’est-ce-pas ? C’est vrai. Comprenez par là qu’il y a une réussite de l’auteure qui a créé une adolescente « pure fibre ». Parce que l’on va se le dire tout à fait entre nous, parfois ils sont quand même un peu ... euh, comment dire, énervants non ? Donc, il est à gager que lu par ceux à qui s’adressent ce roman, ça doit chanter un autre air que le mien. Autre point un peu dérangeant, ça sentait le désuet (années 1993-94) surtout dans la relation parent/enfant ; pas assez en arrière de soi encore pour y trouver un réel charme.
À part de ça, ça va bien ! Pour rallumer les étoiles, comme Marie-Lune est adulte, nous le lirons (quant à l’avoir !) afin de vérifier si elle a grandi en sagesse, autant qu’en âge. Mais pas tout de suite, non, non, pas tout de suite !!!