Peu d’occidentaux le savent mais les israéliens et les arabes aiment bien de temps en temps prendre les guitares, au lieu des armes, pour balancer quelques riffs bien sentis et concocter des refrains montés en épingle. Bon, on imagine toujours mal des mecs au look de rabbins ou de muslims (voir les photos de presse de ce disque) se mettre à produire des vocaux death et emo… Pourtant, si on laisse ses préjugés au vestiaire, c’est bien ce qui arrive sur ce disque au titre alambiqué et au contenu que l’on pourrait qualifier de « heavy-world-metal » ou « Falafel-power-metal », selon les goûts. Dès le premier titre, « Sapari », on imagine une sorte de Natacha Atlas (featuring la chanteuse Shlomit Levi) qui aurait envie d’un seul coup de pousser le volume, de crier son désespoir derrière un mur de guitares. Puis « From Broken Vessels » combine parfaitement une facette plus dure avec des mélodies pop et des breaks carrément très « yiddish ». Ce quatrième album dévoile une collaboration entre l’Arabic Orchestra de Nazareth et Orphaned Land où une multitude instruments traditionnels se retrouve incorporée au sein d’un des albums de world-music les plus variés de tous les temps. Ecoutez donc pour vous en convaincre des titre comme « Olat Ha Tamid », « New Jerusalem » ou « Treading Through Darkness », qui ne cherchent jamais la facilité tout en restant accessibles (« formule » en place depuis le deuxième album, « El Norra Alila », en 1996). Et l’on se prend à rêver de l’aspect unitaire que pourrait avoir de telles œuvres au sein de la jeunesse du Moyen-Orient. Orphaned Land où comment une utopie est devenue une réalité dans le domaine musicale. Joyeux Noël et bonne année !
Elvira Santa
Orphaned Land, « The Never Ending Way Of ORWarriOR » (Century Media/Pias)
Sortie le 25 janvier 2010
www.myspace.com/orphanedmyspace
Orphaned Land, The Never Ending Way of ORwarriOR, Official trailer video