Synopsis :
IVème siècle après Jésus-Christ. L'Egypte est sous domination romaine. A Alexandrie, la révolte des Chrétiens gronde. Réfugiée dans la grande Bibliothèque, désormais menacée par la colère des insurgés, la brillante astronome Hypatie tente de préserver les connaissances accumulées depuis des siècles, avec l'aide de ses disciples. Parmi eux, deux hommes se disputent l'amour d'Hypatie : Oreste et le jeune esclave Davus, déchiré entre ses sentiments et la perspective d'être affranchi s'il accepte de rejoindre les Chrétiens, de plus en plus puissants...
Critique :
Ma critique intervient un peu tard. Lundi 14 décembre à l’UGC Bercy avait lieu la seule avant-première du nouveau film de Alejandro Amenábar : Agora.
Pour ceux qui ne resituent par, ce jeune réalisateur Espagnol n’en est pas à son coup d’essai loin de là. C’est à lui notamment que l’on doit le véritablement génial « Les autres » avec Nicole Kidman ou encore « Ouvre les yeux » qui donnera lieu plus tard au remake « Vanilla Sky » avec Tom Cruise. Surfant entre différents registres, il se remet une nouvelle fois en question en proposant une fresque antique, une première pour lui.
Présenté en avant-première mondiale dans la catégorie « un certains regard » lors du dernier Festival de Cannes, Agora est un film en demi teinte semblant être trop important pour les épaules du réalisateur. Prenant place dans l’Egypte ancienne alors sous domination Romaine, on découvre l’histoire d’Hypatie (personnage réel interprétée par Rachel Weisz) astronome, mathématicienne et philosophe ayant notamment travaillé sur le mouvement de la terre autour du soleil. Dans une Alexandrie victime des guerres régulières entre monothéistes et polythéistes, Chrétiens et Juifs, croyants et scientifiques, Hypathie jadis professeur dans la grande bibliothèque de la ville, symbole du savoir par excellence, se retrouve la cible de l’évêque Cyrille.
Bien que le film soit la mise en image de faits réels passés, il remet en exergue la capacité de l’être humain à l’intolérance de religion. Depuis plus de 1600 ans, même si les méthodes et les formes d’intolérance ont divergé, le fond du discours reste relativement similaire. Au nom de Dieu, au nom de l’interprétation des textes sacrés, les pires exactions ont pu être commises. Agora, parfois maladroitement ou de manière un peu simpliste présente ce problème récurent de l’histoire de l’humanité en dénonçant les extrémités religieuses de tout bord.
Avec son budget confortable de 70 millions de dollars, le réalisateur réalise ici est belle fresque, plus proche du film d’auteur que du grand Peplum à la Gladiator. Il n’en demeure pas moins que les décors reconstruits sont splendides et nous emmènent sans mal dans cette ville historique.
Néanmoins, avec une durée affichée de plus de 2h, le film peine parfois à renouveler l’attention. Qui plus est, le montage parfois original pourra en dérouter plus d’un. Entre deux scènes, on découvre un plan vu du ciel d’Alexandrie, comme si celle-ci était analysée depuis une présence tierce. Le réalisateur précisait en introduction au film qu’il avait conçu Agora de la même manière que si des extra-terrestres nous avaient analysés à l'époque.
Un film réfléchi, visuellement superbe mais qui se perd parfois dans un trop plein d’idées. Même s’il aura réalisé en Espagne un record d’affluence, il n’est pas du tout garanti que le même traitement lui soit réservé en France.
A découvrir également, la critique du film et le résumé de la rencontre avec Amenábar par Sandra d’Inthemoodforcinema.
Ci-dessous, la vidéo et quelques photos de la présentation du film par le réalisateur.
Sortie officielle française : 6 janvier 2010