On savait déjà que les gros barrages étaient suspectés de peser sur la croûte terrestre et de provoquer des séismes. Ce n’est pas le seul mal dont sont accusées ces gigantesques retenues d’eau. Selon un étude américaine publiée au début du mois de décembre dans la revue Natural hazards, elles auraient également une influence sur les quantités des précipitations dans les régions concernées.
De la relation empirique entre les gros barrages et les modifications des précipitations extrêmes est le titre du papier de Faisal Hossain, chercheur à la Tennessee technological university, aux Etats-Unis qui a mené ces travaux. Avec son équipe, ils ont recensé 633 des plus grands barrages du monde et on consulté les registres météorologiques pour étudier les précipitations avant et après leur construction.
Selon les chercheurs, lors des plus grands épisodes pluvieux, les précipitations ont crû de 4 % par an après qu’un barrage a été construit. Ils se sont également aperçus que les “grands barrages modifiaient davantage les précipitations dans les régions arides et semi-arides que dans les autres”.
Qu’en déduire ? Il existe une corrélation entre l’augmentation de ces importantes chutes de pluie et la présence de ces grands barrages – “grand” signifie qu’ils ont une retenue dont le volume excède trois millions de mètres cube.
Voilà pour le constat. Mais ces changements pourraient avoir d’autres causes tant le climat dépend de facteurs variés et complexes. Faisal Hossain ne s’y trompe pas et invite la communauté scientifique à mener des recherches plus poussées “pour mieux comprendre les mécanismes physiques en jeu”.
Photo : LeeLeFever