La littérature actuelle, donc, dit Dominique Viart, se sépare en trois types. Consentante, concertante, déconcertante. C'est déjà un peu plus fin que l'ancienne typologie. Vous vous souvenez? Capture et rupture...
On va définir un peu tout ça. La littérature consentante, donc, serait un art de divertissement, académique, artisanal, qui suit des modèles fixés. La langue y est un instrument bien maîtrisé, qui rabote, équilibre, travaille solidement. Elle vient tout droit par exemple de l'Académie française.
La littérature concertante, elle, très médiatisée, capte l'air du temps, offre au lecteur ce qu'il veut, fait du bruit. Elle est vite oubliée. Elle brasse des thèmes de magazine, est à la mode. Frédéric Beigbeder (voir ici et ici). On y emprunte, dit Viart, aux parlures à la mode.
Enfin, la littérature déconcertante prend le lecteur à revers, le déplace, le bouscule, lui fait faire l'épreuve de l'étranger. Elle pense la langue, y réfléchit, en éprouve les manques. Antoine Volodine ou Pierre Michon.
Ce qu'il y a d'intéressant dans la vision de Viart, c'est que ces catégories ne figent pas les gens, que certains auteurs passent de l'une à l'autre. Il donne l'exemple de Houellebecq, déconcertant avec ses premiers livres (Extension du domaine de la lutte), devenu concertant avec Plateforme qui parle de tourisme sexuel, terrorisme, etc, thèmes à la mode...
Il y a bien sûr une échelle de valeurs dans la distinction de Viart, et l'esthétique perce sous la typologie. Et maintenant, chers amis auteurs, situez-vous. Dans quelle catégorie pensez-vous être, où aimeriez-vous être reconnus. Dans quelle catégorie êtes-vous vraiment?