Les éditeurs sont les suivants : Eyrolles, L'Éclat, Ravet-Anceau et le livre Accueillir le numérique, coédition La Découverte/SLF, donc Editis. Petite note explicative, d'ailleurs : Ravet-Anceau appartient à Nord Compo, photocompositeur du Nord, avec un passé historique fort d'imprimeur, et qui aujourd'hui est une gros sous-traitant d'Albin Michel ou Flammarion, et qui produit les fichiers ePub du Seuil ou de Flam'... Eh oui...
Comment ça marche, dis, Stéphane ?
« Le paiement s'effectue directement en caisse, et ensuite, le client recevra un email, avec le lien de téléchargement du livre numérique qu'il a acheté. Pas besoin de site internet, tout se passe sur le logiciel que nous avons mis en place. »
Cependant, quatre éditeurs, c'est un peu court, non ? Il faut comprendre que si ePagine a été autorisé à vendre, sur internet, les ebooks de bien plus de maisons, reste que certaines posent encore des petits soucis. Purement contractuels. L'exemple de Gallimard est frappant : de fait, l'éditeur souhaiterait qu'un contrat soit signé avec chacune des librairies présentes dans cette initiative. Une des solutions serait alors que ePagine fasse signer les contrats avec chacune pour accélérer la procédure et permettre qu'une offre plus vaste soit mise en place.
Du numérique sans le net : un truc de ouf !
« Notre projet est de mettre les libraires en capacité de vendre du numérique, mais également de leur montrer que l'ebook, ce n'est pas uniquement par internet. Leur métier évolue, et notre projet le montre, mais ils restent au coeur de notre dispositif. Un client peut venir chez eux et acheter un ebook, de la même manière, ou presque, qu'il achèterait un livre papier. »
Et si j'ai mon Lecteur sur moi (et mon câble USB...), je peux récupérer directement mon fichier ? « Non, pas pour le moment. Pour deux raisons. D'abord, pour des questions de DRM. Ce serait possible avec des éditeurs qui vendent sans DRM, c'est le cas d'Eyrolles [NdR : mais qui vend en PDF], mais avec les autres, pas moyen. Ensuite, il reste le problème du filaire... Mais dans certaines librairies, on dispose d'un accès WiFi, et même d'un café. Là, si on a emporté son portable, on peut télécharger directement l'ebook. Et le transférer en filaire sur son lecteur... »
Le métier change, les outils aussi
En somme, pour l'utilisateur final, rien ne change vraiment, mais c'est bien dans le métier du libraire que l'on va prendre conscience que la commercialisation d'un fichier numérique peut être indépendante du net (sa commercialisation, hein, pas la récupération du fichier...).
« Pour le moment, on fait une sorte de livraison d'ebooks à domicile », plaisante Stéphane Michalon. Mais l'on comprendra aisément tout l'intérêt de ce système : dès lors que le libraire peut, sans disposer de site internet, vendre des ebooks, la tendance qui pourrait être réfractaire s'estomperait rapidement, puisque la librairie resterait dans la course du secteur numérique...
Reste encore quelques légères questions de ristournes accordées aux libraires pour la vente de ces livres à régler, avant que l'offre ne s'étoffe...