O'boys T2 : deux chats gais sur un train brûlant

Publié le 22 décembre 2009 par Litterature_blog


Huck, le gamin blanc, et Charley, l’ouvrier noir, ont quitté ensemble le Mississipi. Le premier refuse d’être placé en famille d’accueil alors que le second, accusé à tort de meurtre, est activement recherché par le shérif Bisner.
Dans cette Amérique des années 30 dévastée par la crise économique, les deux amis « brulent le dur » avec les hobos dans des trains de marchandise en route vers l’ouest. Ils cherchent à rejoindre la Californie, cet eldorado où il semble encore possible de trouver du travail.
En chemin, Huck apprend que son frère Tom est peut-être toujours en vie. Et Charley, qui a vendu son âme au ténébreux Lucius, devient un incroyable bluesman. Le but de leur voyage change donc peu à peu. Irrésistiblement attiré par les appels de Lucius, Charley veut trouver le crossroad, ce carrefour légendaire où il pourra accomplir son destin. Et Huck suit la trace de son frère devenu un leader politique pour nombre de vagabonds.
Steve Cuzor sait rendre à merveille l’ambiance de cette Amérique en crise. Sa description de la vie des laissés pour compte de l’oncle Sam est d’une redoutable précision. Le trait du dessinateur est proche de celui de Giraud dans Blueberry. La qualité du scénario est également à souligner. Les deux héros, ballotés par une existence incertaine, avancent sans réellement savoir où leurs pas vont les guider. Persuadés d’avoir chacun une quête à mener ils doivent, sans doute temporairement, séparer leurs chemins pour accomplir leur destinée.
Une grande et belle BD d’aventure qui devrait s’achever dans le troisième volume à paraître en 2010. Les amoureux des classiques franco-belges peuvent foncer les yeux fermés.
O’boys T2 : deux chats gais sur un train brûlant, de Steve Cuzor et Philippe Thirault, Éditions Dargaud, 2009. 13,50 euros. 56 pages. Dès 10 ans.
L’info en plus : le premier volume de la série paru en janvier 2009 a été réédité dans une version de luxe grand format en noir et blanc avec un dos toilé. Une très belle occasion de mieux apprécier la qualité du dessin de Steve Cuzor.