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Aujourd'hui je vais encore m'attaquer à un sujet tabou : Les statistiques ethniques. Tout le monde sait très bien qu'il y a des discriminations ethniques en France, mais personne ne peut mesurer ce phénomène. Pourquoi ? Tout simplement parce que les statistiques n'ont pas le droit de s'intéresser aux ethnies. Impossible de savoir si les Arabes ont un taux de chômage supérieur aux blancs à qualification égale, par exemple.
Cette situation peut sembler étrange, mais en fait, là encore, les opposants à ces statistiques ethniques butent sur des principes, qu'ils considèrent républicains : Ces statistiques favoriseraient l' « étiquetage » des minorités ... visibles.
Mais comment lutter contre un phénomène sans pouvoir le mesurer ? Doit-on rester butés sur des principes dits d'égalité qui n'assurent aucune égalité ? Si tous les Français étaient vraiment égaux, aurait-on si peu d'élites issues de l'immigration dans nos grandes écoles ? Face à la discrimination (des chiffres officieux parlent d'un taux de chômage 3 fois supérieur pour les Maghrébins), il faut faire quelque chose. On ne peut pas rester les bras croisés.
Que faut-il compter ? Je pense qu'il ne faut pas avoir de tabous. On doit pouvoir compter les religions, les races, les ethnies, les origines, ... sans tabous. Mais on peut commencer par le plus simple : Les origines géographiques. Elles constatent un parcours et reposent sur la statistique publique. L'Insee peut, d'ores et déjà, recenser la nationalité et le lieu de naissance des individus et de leurs parents. Cela permet de faire émerger des statistiques sur la deuxième génération, de suivre son parcours scolaire et professionnel et d'adapter les politiques publiques. Tandis que la troisième génération retourne à l'anonymat de l'intégration.
Les opposants au comptage ethno-racial regrettent cette prime à «ce qui sépare, à la différence, qui va devenir le facteur explicatif pour tout et va figer des races pour longtemps», insiste le délégué à l'égalité des chances des ultramarins, Patrick Karam. Un fils de Harki affirme même «Tant d'années à tenter de se fondre dans la masse des Français, pour finalement cocher la case arabe serait douloureux»
Voir aussi :
Discrimination positive : le tabou français
Ma définition de la discrimination positive