Sarah Palin mobilise toujours un réel désir de candidature dans l'opinion Américaine.
Sarah Palin est l'une des personnalités les plus controversées.
Elle a marqué un territoire qu'elle occupe avec efficacité : l'Amérique d'en bas.
Dès la présidentielle 2008 aux côtés de McCain, elle a su garder sa différence sur des dossiers majeurs dont l'éthique et la réforme des cercles de pouvoirs de Washington.
Si bien que la défaite de novembre 2008 ne fut pas la sienne.
Le pouvoir d'évocation de Reagan était bâti autour de deux valeurs essentielles : l'éthique et l'héroïsme. C'était le John Wayne de la politique.
Pour l'instant avec difficulté, Sarah Palin tente d'actualiser les repères et être l'héritière d'un nouveau " patrimoine républicain " : l'éthique et l'exemple du quotidien.
Sarah Palin a repris un vieux credo des campagnes de Reagan : pour gagner la Présidentielle, il ne suffit pas de quadriller le pays d'Etat en Etat, il faut d'abord et surtout gagner sur le terrain des idées.
La base va passer le message d'un mouvement attendu par elle.
L'homme politique choisi sera celui qui répond le mieux à ce message.
Sarah Palin considère que le modèle conservateur qui est actuellement attendu par la base est le suivant :
- Etat minimum,
- capitalisme du mérite,
- plein emploi par la flexibilité,
- Etats-Unis respectés parce qu'à l'impérialisme triomphant.
C'est clair, simple, efficace.
A l'opposé de cette clarté simple, Obama parait compliqué, nuancé, mais surtout élitiste.
Sarah Palin c'est la logique du " parti de l'Amérique " avec la bonne conscience des atouts " donnés par Dieu ".
Il est de bon ton de se moquer de cette logique. Mais elle fut le creuset de la victoire de Reagan en 1980.
C'est la conjugaison d'un puritanisme moral et d'un réel libéralisme de gouvernance qui s'entend comme le respect de la sphère privée.
Il y a là une double religion :
- la défense de la moralité individuelle,
- la défense de l'individu face à l'Etat.
Cette logique est persuadée de rencontrer une " majorité morale " qui serait le géant endormi de la politique Américaine dont le salut est l'inscription sur les listes électorales.
Si Barack Obama s'ancre comme "radical", il peut réveiller cette logique qui est le creuset de Sarah Palin.
Si Barack Obama s'écarte d'un tel ancrage, il laissera place à une autre logique : la course au centre.
Pour l'instant, il est impossible d'identifier le creuset culturel des prochaines élections. Il importe juste de constater que les classes moyennes quittent le vote démocrate parce qu'elles ont peur de la fiscalité fédérale à venir. Le Président Obama tente manifestement de diversifier les sujets d'intérêt de l'opinion pour sortir de l'ornière de l'assurance maladie. Son style personnel s'est approché d'une zone de rupture avec l'échec de Chicago aux JO car l'approche "rock star" commence à s'user.
Le Parti Républicain a pris le choix d'engager les élections du mid term sans leader revendiqué pour capitaliser le plus possible l'éventuel rejet de Barack Obama.
Dans de telles circonstances, Sarah Palin est en situation d'observation sachant que son profil répond à une donne politique très marquée et que sa fenêtre de tir lui échappe pour une grande part...