A l’issue de la Conférence de Copenhague, le président Obama a annoncé qu' « un accord "significatif" mais insuffisant [avait] été obtenu». Ne disposant pas du texte anglais, je ne peux être formel mais, en français, significatif n'indique pas un accord d’une certaine importance mais plutôt un accord éloquent, expressif, révélateur. Et nous n’avons pas à être fiers de ce qu’une réunion de cette ampleur a révélé. Pour ce qui est du qualificatif insuffisant, si l’on se rapporte aux appréciations que pouvaient porter nos professeurs sur nos devoirs, il s’applique à une copie très inférieure à la moyenne mais certainement pas, comme ici, à un résultat peu différent du nul.
Notre président, quant à lui, a « fait état d'un accord "positif" mais "pas parfait" ». Quelle merveille que la langue de bois. En mathématiques, on dispose d’un symbole pour qualifier une grandeur infiniment petite, c’est la lettre grecque epsilon. Il suffit à une valeur d’atteindre un epsilon pour être positive. Un presque rien permet d’affirmer qu’un résultat est positif. Déclarer ensuite, comme le fait Nicolas Sarkozy, que cet accord n’est pas parfait, est un truisme. Nous savons tous que la perfection n’est pas de ce monde, sauf peut-être celle qui auréole notre souverain bien-aimé.
Comment ne pas être désolé devant le « coup de gueule » poussé par notre vaillant Président dans cette enceinte, lui si peu rompu aux exigences de la diplomatie, adepte qu’il est du « casse-toi, pauv’con » ou du « viens, descends si t’es un homme ». Il croit en tous lieux s’adresser à ses laquais, ministres de leur état.
Ce que cette conférence a démontré, c’est que, quels que soient les travaux préparatoires accomplis par les experts, les diplomates et les négociateurs, quels que soient les niveaux des présidents, chefs d’Etat et de gouvernements réunis, lorsqu’il s’agit de préserver l’avenir de notre planète. nos hommes politiques sont incapables de dépasser les intérêts et égoïsmes de leurs nations.
Qualifier un tel résultat de positif, c’est oser un mensonge colossal ou s’aveugler totalement. Considérant que nos dirigeants sont plutôt malhonnêtes que stupides, j’ai tendance à privilégier la première voie de cette alternative.