Incontestablement, le sommet de Copenhague sur le climat est un échec, ou un semi-échec pour les plus optimistes. Après deux semaines d’empoignades, d’imbroglios et de discours apparemment résolus à lutter contre « un des défis majeurs de notre époque », on est passé à côté de ce sommet considéré pourtant comme « le sommet de la dernière chance ». Au final, ce sommet accouche donc d’un accord non contraignant, et dont les résolutions sont très hypothétiques car non vérifiables.
Mais parce-que l’enjeu est trop grand, les efforts doivent être maintenus, et même redynamisés.
Au fait, qu’y a-t-il dans ce fameux « accord de Copenhague » ?
L’accord conclu entre les 27 chefs d’état présents pendant les deux derniers jours de la conférence consiste en un ensemble de 12 résolutions.
Ainsi, bien qu’il reconnaisse pour la première fois que « le changement climatique est un des défis majeurs de notre époque » et insiste sur la « volonté politique forte de le combattre en urgence », cet accord n’est pas contraignant pour les signataires, il enterre donc le protocole de Kyoto et présente des résolutions qui sont bien en-dessous des espérances.
Bien que les pays signataires s’engagent pour la première fois à limiter l’augmentation de la température mondiale de 2°C (conformément aux recommandations du GIEC), on ne trouve dans l’accord aucune obligation sur des engagements de réduction de gaz à effet de serre, pourtant un des points essentiels des négociations. Chaque pays fixera donc à son gré les réductions qu’il se fixe. Les annonces pré-sommet risquent donc d’être maintenues. Pourtant, tout le monde s’accorde à dire que ces résolutions ne sont pas suffisantes, et conduirait à une augmentation de la température moyenne sur Terre de 3°C environ, soit une situation totalement inédite en si peu de temps. Toutefois, les pays s’engagent à communiquer tous les deux ans les actions de réduction qu’ils entreprennent. Cette opération ne peut cependant pas être vérifiée par une institution internationale.
Concernant l’aide aux pays développés, aucune institution internationale n’a été chargée de gérer les aides prévues. Ces aides sont de deux sortes : une aide d’urgence de 30 milliards de dollars (et non plus 30 milliards d’euros comme prévu), appelée REDD-plus, sera versée aux pays les plus pauvres pour lutter contre la déforestation sur la période 2010-2012. La communauté internationale s’est aussi fixée comme but d’une aide d’adaptation de 100 milliards d’euros en faveur des pays pauvres d’ici 2020 (que les fonds viennent de ressources publiques ou privées). Les mécanismes de marché seront ainsi privilégiés alors qu’une partie significative de cet argent devrait transiter par le futur Copenhagen Green Climate Fund, créé pour le transfert de technologies, l’adaptation et l’atténuation.
- Bénéficiant d’une aide diminuée, l’Afrique est incontestablement un des grands perdants de ce sommet
Les précisions de cet accord seront donnés à la futur COP16 (16ème conférence des parties) qui se tiendra à Mexico en décembre 2010.
Vous pouvez retrouver l’ensemble des 12 résolutions sur le site de la Convention-Cadre des Nations Unis sur le Changement Climatique (CCNUCC).
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Parmi les raisons exposées pour justifier cet échec, on peut retenir :
- la volonté de la Chine de ne pas renoncer à sa croissance et de ne pas avoir de mécanisme de vérification intrusif, Barack Obama n’était soutenu ni par son Sénat ni par la population américaine, encore trop peu consciente du risque climatique actuel,
- l’Europe a vu ses quelques tentatives de coalition repoussés par la Chine et les USA (le « nouveau G2 »), qui ont mené les négociations finales
- les imbroglios et les fautes évidentes dans les négociations menées par la présidence danoise (Connie Hedegaard, présidente de la conférence, a d’ailleurs laissé sa place au premier ministre danois deux jours avant la fin du sommet)
- la lourdeur de la procédure onusienne (les 192 pays présents doivent se mettre d’accord sur un même texte afin que le protocole soit conclu) et enfin la faiblesse politique de l’ONU, qui n’arrive plus à contre-carrer les guerres, le partage des ressources et maintenant le climat.
L’avis Sequovia : A Copenhague, une bataille essentielle a été perdue, mais pas la guerre
Puisque la gouvernance mondiale a montré ses limites à Copenhague devant un enjeu d’une telle ampleur, les gouvernements, les entreprises, les collectivités et les citoyens ont l’obligation morale de prendre le relais.
Sequovia Conseil s’engage ainsi dans cette voie, pour accompagner toute entreprise collectivité désirant de s’engager dans une politique de responsabilité sociétale.
En France, à la suite notamment du Grenelle de l’Environnement, les avantages d’une telle démarche pour une entreprise ou une collectivité sont pourtant conséquents :
- développer la motivation et la fierté des salariés envers l’entreprise
- prendre un avantage concurrentiel conséquent sur ses concurrents, car la législation va rapidement évoluer vers une plus grande prise en compte de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) et les grandes entreprises évaluent de plus en plus leurs fournisseurs sous l’angle de la RSE
- améliorer l’image de marque de l’entreprise
- réduire les risques environnementaux et sociaux dans l’entreprise
- les améliorations environnementales et sociales conduisent à des bénéfices évidents sur le moyen ou long terme
Les solutions technologiques sont nombreuses et souvent déjà présentes. Les piliers principaux sont :
- développer des sources d’énergies renouvelables,
- réduire la consommation énergétique des bâtiments,
- développer un commerce et une agriculture de proximité,
- développer la sobriété énergétique et la consommation responsable.
L’après Copenhague c’est donc ici et maintenant qu’il se prépare.