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Copenhague : Tout ça pour ça

Publié le 21 décembre 2009 par Alternativechannel

Plus de 100 chefs d’Etat se sont réunis autour d’une même table et finalement le résultat n’a pas été à l’hauteur des attentes. Le processus de négociation du Sommet de Copenhague n’a pas été transparent, car finalement la Chine et les Etats-Unis ont conclu un accord non contraignant auquel les autres pays se sont pliés. La preuve, l’Union Européenne n’était pas présente pendant le dernier round des négociations. Le président de la Commission Européenne, José Manuel Durão Barroso a même affirmé en conférence de presse que l’Union était prête à s’engager à réduire de 80% les émissions d’ici 2050, mais les autres Etats ont refusé que cet engagement figure dans le texte final.

Si Kyoto fut l’accord de toutes les nations sauf les Etats-Unis et la Chine, Copenhague restera comme l’accord a minima soldé entre les plus grands pollueurs de la planète. Les pays en développement qui souffrent d’ores et déjà les effets dévastateurs du changement climatique se sont sentis exclus du processus de négociation. Ils ont quand même pris note du document, sans pourtant l’entériner. Pourquoi l’ont-ils accepté s’il était insuffisant ? Le président du Groupe des 77 pays les plus pauvres du monde, le soudanais Lumumba Di-Aping, est venu à la salle de presse pour exprimer son mécontentement. Mais les 30 milliards de dollars pour les pays les plus vulnérables prévus d’ici 2012 dans « l’accord de Copenhague » ont servi de chantage pour attirer les supports d’une Afrique souffrante qui ne peut pas se permettre de refuser cet argent. Pourtant, cette somme reste ridicule comparée aux 400 milliards de dollars que demandait l’Afrique. En ce qui concerne le financement à long terme, il faudra encore attendre 2014. En plus, Barack Obama doit encore faire approuver le maigre « Accord de Copenhague » par un Sénat américain peu enclin à la solidarité internationalle en période de crise.

copenhague afrique

©Mariona Vivar

La photo de famille entre tous les chefs d’Etat a été même annulée, preuve que les négociations n’ont pas été collectives ni l’accord global.

sarkozy

©Mariona Vivar

Même le président Sarkozy a jugé l’accord « imparfait ». Selon lui, il manque trois choses cruciales : l’absence d’une Organisation mondiale de l’environnement (une organisation européenne devrait cependant être créée), l’objectif de 50% de réduction des émissions de CO2 en 2050 et la faiblesse du statut juridique du texte final. Ce n’est qu’en janvier que chaque pays va s’engager sur un quota de réduction dans l’annexe d’un document terriblement vide. « S’il fallait trouver un gagnant de ce sommet de Copenhague, ce seraient les ONG », affirmait Pascal Husting, directeur général de Greenpeace France, dans une interview avec Alternative Channel. Les organisations de la société civile ont été exclues du centre des négociations pendant les derniers jours. L’incapacité des chefs d’Etat pour arriver à un accord contraignant renforce le mouvement social qui a mobilisé plus de 12 millions de personnes dans tout le monde, selon les organisateurs de la campagne « tck tck tck » qui militent pour une justice climatique.


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