Paul, décembre 2009.
Les voilà bien déçus, tous ces nigauds qui ne savaient pas encore que les bateaux (qu'on leur monte gratuitement) avaient des jambes (pour les faire courir) : leurs gentils maîtres qui voulaient sauver la planète n'y sont pas arrivés.
Bof, ça fait rien, on en refera une autre, de planète, avec les débris de l'ancienne. Et puis, une planète de perdue, dix de retrouvée. D'ailleurs les astronomes en trouvent plein dans le ciel étoilé.
Et puis, cela vaut-il vraiment le coup, de sauver une planète aussi nulle ? Avec ses routes, ses autoroutes, sa sécurité sociale, ses emballages en plastique et ses ONG ? Finalement, puisqu'on n'a pas encore réussi à se la faire sauter avec toutes ses bombes atomiques, y a qu'à la laisser crever de chaud (ou de froid, allez savoir).
Alors comme ça, les gros bonnets doivent avoir une planète de rechange, puisqu'ils s'en foutent de sauver celle-là. Mais où c'est qu'ils l'ont mise ? C'est ça qu'il faudrait leur demander. Bande de nigauds.
Ce serait-y une planète parfaite avec rien que des machines inoxydables et des ordinateurs ? Ou bien une planète où y aurait plus de maisons et des banques partout ? Une planète en papier monnaie ? Une planète peuplée de citoyens modèles qui passeraient leur temps à voter pour leurs gentils maîtres ? Ou bien une planète toute transparente comme une bulle de savon ? Au fond, c'est pas important : y a qu'à les envoyer s'y faire voir, et qu'ils nous débarrassent le plancher. On se débrouillera bien sans eux, même si le climat est déréglé.
Mais le climat c'est quoi, bande de benêts ? Ce serait pas un calcul foireux du genre statistique à gogo, comme celui des économistes ? On compte, on mesure, on quantifie tout, on fait une règle de trois et va-z-y comme je te pousse je t'annonce une faillite financière et un réchauffement planétaire. Du genre on réduit tout à l'état de marchandise, un kilo de banane égale un gramme de platine plus un week-end à la campagne et une bouffée d'oxyde de carbone. Ce serait pas justement ça qui détruit la vie ?
Oh les nigauds qui se sont fait plomber le citron par des balivernes à vous faire sauver la planète, et ils n'ont même pas vu qu'on leur fourguait pour ça les mêmes vieux trucs usés de « retroussez les manches camarades, il faut reconstruire la nation ». Avec en plus le slogan des années soixante-huit : « chantez camarades, pour pas entendre le bruit des machines ». Le tout repeint en vert, ça devait avoir de la gueule. Mais pas de pot, on n'a rien vu. A cause du brouillard.
Bon, c'est pas tout, ma brave dame, mais ma planète elle m'attend. Je vais aller planter mes poireaux et me faire une petite causette avec les amis. Ne cherchez pas à savoir lesquels, ni de quoi on va parler. Non, mais.