Non référendum sur le traité de Lisbonne : un déni de démocratie ?
Publié le 03 novembre 2007 par Marc Vasseur
Une partie de la blogosphère de gauche est en ébullition sur la question du référendum sur le nouveau traité de Lisbonne. Quelques uns de ses plus éminents
représentants tentent de populariser un appel à la gauche parlementaire pour que
cette dernière tente de faire plier sur Nicolas Sarkozy.
Pour ma part, j’ai déjà évoqué cette question (ici, là) et si j’y reviens aujourd’hui c’est pour mettre en
garde mes confrères et militants en toute amitié.
Si je peux admettre sans détour la légitimité de leur démarche, j’ai cependant « peur » qu’on verse un peu trop rapidement dans une certaine
caricature particulièrement contre-productive dans l’immédiat mais surtout pour les 9 ans et ½ à venir…
En l’occurrence, parler de déni de démocratie c’est oublier deux éléments relativement importants.
Durant la campagne, Sarkozy n’a jamais éludé que sa préférence allait à un traité simplifié et à un passage devant le congrès… et il faut le rappeler il a été
assez largement élu. A la limite et en forçant le trait, on pourrait parler de déni de démocratie, si il procédait à un référendum.
Deuxième élément aussi important, le référendum EST la prérogative constitutionnelle du Président et de lui seul… et quand je vois la gauche mitterrandiste se
saisir de cet étendard… je ne peux réprimer un petit rictus…
Et j’avoue qu’avancer l’argument pour ceux qui n’ont pas d’avis tranché sur la question ou qui acceptent la ratification par le congrès, alors ça veut dire qu’on ne peut
rien dire sur le reste est un peu limite voire carrément limite.
La politique du gouvernement est soumise au parlement puisqu’il s’agit du vote de lois et même à des négociations préalables avec les syndicats pour certaines d’entre-elles (la
fameuse loi sur le dialogue social) … tout au moins théoriquement.
Au final, pour moi, les deux points de vues se respectent… ce qui est rare ici par rapport à Sarkozy.
Enfin concernant l’attitude du Parti Socialiste, dont je suis adhérent… très honnêtement… un Premier Secrétaire décrédibilisé, une direction à la dérive, un
congrès repoussé à beaucoup plus tard, un parti groggy par des combats d’égo depuis la défaite du 6 mai… que voulez vous de plus… c’est impossible qu’il y ait une position affirmée sur
cette question et sur celle du oui ou non.
A titre personnel, bien qu’on ait déjà eu à s’exprimer à l’interne sur la constitution européenne ; je crois qu’il serait sain, et pour le coup
démocratique, de consulter à nouveau les militants… mais dans l’état actuel du Parti… c’est le condamner à sa fin… même si nous sommes au bout d’un cycle...
Vous pouvez me dire que ce que je refuse au peuple, je l’accepte pour les socialistes… le cadre n’est pas le même, notre candidate s’y était engagée, et surtout il prépare
un autre débat… sur notre ligne politique futur.