A force de croire qu'on peut gérer un pays, l'Union Européenne ou la planète comme on gérait la mairie de Neuilly sur Seine, il est évident qu'on finit par souffrir d'un problème de crédibilité !
Et oui, notre "omniprésident" en quête d'une stature internationale, vient encore de se distinguer en s'autoproclamant chef des chefs d'état et en leur distribuant bons et mauvais points.
Coût de l'opération : Un échec personnel qui vient s'ajouter aux nombreux autres dont il gratifie les français depuis son élection !
L'histoire ne retiendra certainement pas l'image de Nicolas Sarkozy tapant du poing sur la table à son arrivée à Copenhague pour réclamer une réunion de crise des principaux dirigeants du monde afin de débloquer des négociations qui allaient selon lui "droit à la catastrophe"
Non, l'histoire retiendra, l'un des résultat des plus médiocres, que même Luc Chatel, le porte parole du gouvernement n'est pas arrivé à valoriser
"Copenhague pour moi, c'est un petit pas dans la bonne direction", a résumé le porte-parole du gouvernement ... / ... "Quand Nicolas Sarkozy arrive jeudi après-midi, il n'y a aucune décision qui est en passe d'être prise et on se prépare à un fiasco", a noté Luc Chatel. Le président français a pris "l'initiative de réunir 28 chefs d'Etat et de gouvernement" pour que ceux qui peuvent "faire bouger les choses se retrouvent et discutent" et "à la fin on évite un fiasco total", a-t-il assuré.
... / ...Le ministre a reconnu que Copenhague se termine sur "un certain nombre de signaux décevants", comme l'absence d'"objectifs quantitatifs imposés à l'ensemble des pays" ou d'accord sur une organisation mondiale de l'environnement. Mais "il y a une mécanique inéluctable qui est maintenant en marche", a-t-il voulu croire. "On a un accord qui n'est certes pas optimal mais qui permet d'engager la suite avec un certain optimisme" - Source AP/Yahoo
Quel est le résultat de ce "petit pas dans la bonne direction" ?
- Faute de consensus entre les 193 pays réunis depuis le 7 décembre dans la capitale danoise pour la Conférence de l'ONU sur le changement climatique, le document de compromis élaboré vendredi à l'arraché par les Etats-Unis, la Chine, et d'autres pays émergents dont l'Inde, le Brésil et l'Afrique du Sud n'a pas formellement été entériné. La présidence de la Conférence a simplement "pris acte" samedi de l'Accord de Copenhague, ce qui "lui donne la même validité que s'il avait été accepté", selon l'ONU.
- Ce texte de quelque trois pages ne comporte pas d'engagement chiffré en matière de réduction des émissions des gaz à effets de serre (GES). L'objectif principal est une limitation du réchauffement mondial de deux degrés Celsius, seuil au-delà duquel les conséquences pour la planète pourraient être irréversibles selon les scientifiques.
Pour espérer y parvenir, estiment-ils, il faudrait réduire d'au moins 50% d'ici 2050 les émissions de GES. Cet objectif a figuré sur un des textes de travail élaboré vendredi, mais n'a finalement pas été retenu.
- Les pays en voie de développement feront état tous les deux ans des mesures qu'ils ont prises sur la base du volontariat pour réduire les émissions de GES. Ces rapports seront l'objet de "consultations internationales et analyses".
- Concernant le financement, les pays industrialisés se sont engagés à Copenhague à apporter une aide de 10 milliards de dollars (6,9 milliards d'euros) par an en 2010, 2011 et 2012 aux pays pauvres pour faire face aux conséquences du changement climatique, comme la sécheresse et les inondations, et développer les énergies non polluantes. A plus long terme, "l'objectif" est de porter cette aide à 100 milliards de dollars par an (69 milliards d'euros) d'ici 2020.
- Le programme REDD (Réduction des émissions résultant de la déforestation et de la dégradation) destiné à protéger les forêts tropicales de la planète ne s'est pas concrétisé, en l'absence d'accord contraignant sur la réductions des émissions de GES.
- Les 193 pays ayant ratifié la Convention cadre des Nations unies sur le changement climatique (CCNUCC) participent toute l'année à des travaux préparatoires. Chaque année en décembre, les Etats se réunissent pour deux semaines de négociations. La prochaine conférence est prévue en décembre 2010, à Mexico. Il s'agit toujours de trouver un accord prenant la suite du Protocole de Kyoto sur la lutte contre le réchauffement climatique, signé en 1997 et qui expire en 2012. - Source AP/Yahoo
Il faut dire que la conclusion de Nicolas Sarkozy, est, pour une fois très claire : " ... / ... Il a estimé que c'était "le meilleur accord possible" en l'état actuel des choses"
La fête de la communication politique étant finie, même si Chantal Jouanno persiste : Elle dit comprendre l'amertume des ONG de défense de l'environnement. Mais, selon elle, "si Nicolas Sarkozy et Lula, le président brésilien, n'avaient pas exigé un accord politique, nous n'aurions rien eu à l'issue de Copenhague" Il va falloir revenir aux réalités.
Cette réalité qui s'appelle : la taxe carbone.
Taxe que les français vont acquitter en 2010, tout simplement parce que notre Président "vert" a voulu impressionner les autres chefs d'Etat et de gouvernement !
Laurence Parisot a parfaitement expliquée ce matin sur Europe1 le jeu de dupes auquel s'est livré le Président de la République envers les français en préparant le sommet de Copenhague :
"Le Medef était pour "un accord contraignant à Copenhague", a rappelé sa patronne pour qui il y a besoin de "règles du jeu communes", dans ce domaine comme dans d’autres. "Les grandes et moyennes entreprises françaises sont d’autant plus déçues qu’elles ont des engagements contraignants qu’elles ont déjà acceptés" - Source Europe1
Car rapellons le :
A partir du 1er janvier 2010, les consommateurs d'énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) seront soumis à la taxe carbone. Cette nouvelle taxe est destinée à sensibiliser les particuliers et les entreprises sur leur volume d'émission de C02, dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique.
La taxe carbone concerne à la fois les ménages et les entreprises. Cependant, seuls les particuliers recevront une compensation directe afin de redistribuer la taxe carbone et la TVA induite qu'ils vont supporter.
Quel coût ?
Le prix de la tonne de CO2 a été fixé à 17 € pour 2010. Concrètement, cela représente :
* 4,5 centimes par litre de diesel (environ 2,3 € pour un plein),
* 4 centimes par litre d'essence (environ 2 € pour un plein),
* 4,5 centimes par litre de fioul domestique,
* environ 0,35 centimes par KWh de gaz naturel (soit près de 60 € par an pour une consommation moyenne de 17 000 KWh).
Le coût moyen de la taxe en 2010 est estimé à 74 € par foyer fiscal.
Exemples.
* Un couple avec 2 enfants habitant en zone rurale, se chauffant au fioul et parcourant en moyenne 18 000 km par an en voiture diesel devra payer 95 € de taxe carbone pour le chauffage et 48 € pour les frais de carburant, soit au total 143 € par an. Le foyer recevra 142 € sous forme de crédit d'impôt.
* Un célibataire non imposable vivant en ville dans un appartement chauffé au gaz et se déplaçant via les transports en commun versera environ 31 € de taxe carbone par an et recevra un crédit d'impôt de 46 €. - Source Le Particulier
Mais, ce n'est qu'un début puisque cette taxe est censée évoluer années après années !
Et hop, encore un petit coup au passage, au pouvoir d'achat et à la compétitivité des entreprises tant mise en avant par le gouvernement et les milieux économiques.
Néanmoins, ce matin, Laurence Parisot, toujours aussi opportuniste, n'a pas manqué de dégainer son sempiternel argument : "La patronne des patrons considère aussi que les allègements de charges sont "nécessaires". Elle estime que malgré les baisses, "nous avons un coût du travail qui reste plus élevé que notre principal partenaire, l’Allemagne".
Ceci bien entendu alors que : "Les exonérations de cotisations de sécurité sociale ont encore augmenté en 2008 à 30,7 milliards d'euros, environ autant que le déficit record prévu pour la Sécurité sociale en 2010, selon des chiffres publiés lundi"
Bon, sauver la planète, c'est loupé, mais continuer à torpiller les comptes sociaux et ouvrir la porte à des mesures drastiques, voir dramatiques comme l'explique Marie-Anne Montchamp, députée UMP du Val-de-Marne :
“Le système de financement de la Sécurité sociale est aujourd’hui dépassé et aboutit à un creusement inéluctable des déficits. ... / ... il faut repenser ce système dans un contexte de croissance molle et d’augmentation du nombre d’inactifs par rapport aux actifs. Le vieillissement de la population française doit en particulier être traité comme un risque à part entière, ainsi que la question de la dépendance. La crise n’explique pas à elle seule le dérapage récurrent des comptes sociaux. Elle a juste créé un effet de seuil qui rend une réforme de fond incontournable.... / ... " C'est tout à fait d'actualité, comme ... le maintien du bouclier fiscal !
Attention à la gueule de bois qui pourrait bien, en 2010, toucher les français, même si la majorité de ceux-ci s'apprêtent à consommer de l'alcool avec modération !
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Paris Match