légende : Christian Morel, Denise Lefebvre et l'un de ses petits-enfants. Sur l'écran, Bernard avec ses copains dont Claude Lelieur.
Souvenirs 1934-2OO8. Une vie. Celle de Bernard Lefebvre qui compta tellement à Louviers. Non seulement parce qu'il fut le fils de ce couple de commerçants de la rue du Neubourg si appréciés pour leur gentillesse ou le mari de Denise « la cocotte » de son récit (1) mais surtout parce qu'il a façonné la figure du Lovérien. C'est-à-dire de l'homme dont le destin individuel a côtoyé le destin collectif de tant de nos concitoyens dans une ville que nous aimons. Denise et Christian Morel, son ami de toujours, ont eu la riche idée d'éditer les textes de Bernard qui, tout au long de son adolescence, de sa carrière professionnelle et de son engagement citoyen, a mis sur le papier ses sentiments et ses pensées.
L'initiative de Denise et Christian est magnifique de nostalgie. C'est la première qualité de ce récit. La seconde tient évidemment à l'intimité de ces souvenirs, aux interrogations, aux certitudes de Bernard sur ses années de collégien-lycéen, à Corneille Rouen, de pion à Louviers puis de professeur d'histoire-géographie et ensuite de proviseur autrement dit de patron d'établissement secondaire à Fleury-sur-Andelle, Lillebonne et aux Fontenelles-Louviers. Des interrogations qui ne manquent pas, non plus, quand il aborde la vie municipale et sa présence sur la liste mendésiste en 1965.
Après son retrait plein d'amertume et son bonheur de voir triompher la gauche mais sans lui, Bernard renouera avec la victoire en 1995. Adjoint aux sports pendant douze ans, il laisse une empreinte forte, exigeante, même s'il n'obtint pas tous les moyens souhaitables pour mener ses ambitions au niveau de ses espérances. Le projet de piscine intercommunale (dans les cartons) demeure le projet ultime qu'il souhaitait porter. Le jour de l'inauguration, nous penserons tous très fort à cet homme d'action noys y penserons d'autant plus fort qu'il se battait depuis plusieurs années pour que l'agglomération Seine-Eure se dote de la compétence « sports » dans le domaine des investissements. Une idée qui fait son chemin et porte sa marque.
Et l'homme ? Un sourire éclatant. Une volonté de fer. Un proviseur et un élu exigeant, mais surtout un homme droit, intègre, au plus près des gens. Je me souviens de la cérémonie de remise de sa croix de commandeur des palmes académiques et du discours prononcé par François Loncle lors de son départ en retraite. A chaque fois, une unanimité féconde de sentiments forts, d'amitié réelle dominait la scène. Bernard était adulé.
Samedi, quand Denise et ses enfants ont accueilli élus et amis pour la présentation du récit dans les caves du Moulin, la projection en boucle des principales photos de sa belle vie a réveillé les mémoires et éclairé les visages. Les footballeurs de l'USL, les intimes, les sœurs de Denise (Marie-Odile, Chantal, Nicole, Paulette…) ses enfants, Philippe, Brigitte, Cathy…et tous ces enseignants qu'il cotoya tout au long de sa carrière professionnelle. J'aurai, enfin, une pensée particulière pour Jean Fermanel qui fut notre instituteur à tous les deux et décida du destin de Bernard. Il avait mis au jour, très tôt, les facultés et les talents de cet homme remarquable.
(1)Souvenirs 1934-2OO8, Bernard Lefebvre, 15 euros.