C’est terminé et, comme pour les derniers G 20, la montagne a accouché du souriceau d’une déclaration commune creuse comme une dent cariée, monument de mauvaise foi (ou de langage diplomatique, c’est équivalent) destinée à masquer les égoïsmes des grands pays, plus soucieux de rassurer leurs lobbies que de l’avenir de la planète.
- Même si chaque pays respecte les termes de l’accord a-minima trouvé (moins 25 à 40% de baisse des émissions de gaz à effet de serre pour les pays développés et 15 à 30% pour les pays en développement ou à développer), cet accord se révèle être un fatras de bonnes intentions, et l’augmentation des températures dépassera les 2°, seuil à partir duquel les changements deviennent non-linéaires et imprévisibles, “catastrophiques” au sens où l’entend René Thom. Des régions entières risquent d’être dévastées, de gros conflits pourront éclater pour la disparition de terres, de surfaces cultivables, pour l’eau, … avec des conséquences humaines et géo-stratégiques de très grande ampleur.
- Les engagements financiers pris sont grotesques car ils ne seront pas tenus: 100 milliards par an d’aides à l’horizon 2020, quand on sait que l’endettement des pays occidentaux ne sera pas épongé à ce moment. 21 milliards d’€ pour les années qui viennent… On se moque du monde.
“Aujourd’hui, les Etats-Unis émettent environ 30 tonnes d’équivalent CO2 par personne. Pour rester sous l’objectif des 2 °C, ils doivent passer à… 2 tonnes. C’est une division par quinze. En France, c’est une dizaine de tonnes qui sont rejetées par individu. Pour passer à 2, il faut diviser par cinq” explique MédiaPart. Qui peut croire ques ces objectifs peuvent être atteints sans objectifs intermédiaires et un dispositif international de contrôle et de sanctions ?
Les références au protocole de Kyoto qui obligeait les signataires à réduire leur production de gaz à effet de serre de 5% d’ici 2012, ont quasiment disparu et chaque pays fera ce qu’il voudra, sans vérifications, ni sanctions, ni obligations.
Comme le souligne Le Monde, cet Accord de Copenhague n’est pas signé et “n’a pas caractère de traité”, ce n’est qu’une simple déclaration, comparable à celle du G 20 qui devait moraliser la finance..! Le journal conclut: “Les chefs d’Etat et du gouvernement ont peut-être sauvé la face, mais pas le climat”.
La panoplie écologiste dont se sont affublés un certain nombre de chefs d’états, le notre au premier chef, ces derniers temps n’aura pas fait illusion bien longtemps. Raison de plus pour renforcer encore la véritable écologie politique. Et je souscris à ce propos d’H. Chavez s’adressant aux grands de ce monde: “Si le climat était une banque, vous l’auriez déjà sauvé” .
- Minarets, identité, tolérance… Blog Dakar-Paris.
- Bonne nouvelle: “Le Parlement catalan envisage d’interdire les corridas”. Le Monde.