Un tribunal britannique a lancé un mandat d’arrêt pour « crime de guerre » envers l’ancienne ministre israélienne des Affaires étrangères Tzipi Livni. Le mandat découle d’une plainte déposée par des avocats représentant des victimes palestiniennes de l’offensive menée dans la bande de Gaza par l’armée israélienne l’hiver dernier.
La semaine dernière, Tzipi Livni, aujourd’hui chef de l’opposition, a dû annuler le voyage qu’elle avait prévu à Londres. Depuis, l’Angleterre cherche a éviter d’appliquer une législation dites de « compétence universelle », à savoir défendre la convention de Genève.
Tzipi Livni - Israel et Angleterre
De son côté, le ministère israélien des Affaires étrangères averti que toute tentative de poursuite de hauts dirigeants israéliens par la Grande-Bretagne compromettrait les relations entre les deux pays: « Si les dirigeants israéliens ne peuvent pas visiter la Grande-Bretagne normalement, cela constituera un obstacle réel à la volonté de Londres de jouer un rôle actif dans le processus de paix au Proche-Orient ». L’ambassadeur britannique en outre été convoqué à ses bureaux.
Les tribunaux britanniques peuvent lancer des mandats d’arrêt pour crimes de guerre à l’encontre de hauts dirigeants étrangers en visite officielle en vertu d’une législation dites de « compétence universelle » sans avoir à en informer le ministère de la Justice.
La convention de Genève comporte 159 articles et 3 annexes et précise parmi toutes ses dispositions, la violation de certaines, qui constitue une « infraction grave », correspondant à un crime de guerre. Ces violations sont : « l’homicide intentionnel, la torture ou les traitements inhumains, y compris les expériences biologiques, le fait de causer intentionnellement de grandes souffrances ou de porter des atteintes graves à l’intégrité physique ou à la santé, la déportation ou le transfert illégaux, la détention illégale, le fait de contraindre une personne protégée à servir dans les forces armées de la puissance ennemie, ou celui de la priver de son droit d’être jugée régulièrement et impartialement selon les prescriptions de la présente Convention, la prise d’otages, la destruction et l’appropriation de biens non justifiées par des nécessités militaires et exécutées sur une grande échelle de façon illicite et arbitraire ».
Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Milliband, a assuré que son gouvernement cherchait de façon urgente à modifier son système judiciaire pour éviter ce genre d’incidents. Il a affirmé qu’Israël était « un partenaire stratégique et un ami proche de la Grande-Bretagne ».
Affaire Gaza, Tzipi Livni: Londres se renie pour Israël?
par Baptiste_L06 - Notons que ce n’est pas la première fois que des hauts responsables israéliens sont menacés de poursuites judiciaires en Grande-Bretagne. En octobre dernier, le vice-Premier ministre israélien Moshe Yaalon avait également dû renoncer à se rendre à Londres de crainte de poursuites pour « crime de guerre » lorsqu’il était chef-d’état major de l’armée entre 2002 et 2005. Le Foreign Office a pour sa part fait savoir lundi que la Grande-Bretagne examinait de manière urgente les implications d’un mandat d’arrêt émis contre Tzipi Livni. « La Grande-Bretagne est déterminée à faire tout ce qu’elle peut pour promouvoir la paix au Proche-Orient et être un partenaire stratégique d’Israël », a souligné une porte-parole du Foreign Office. Rappelons quelques faits de l’opération « Plomb Durci », qui avait fait 1400 morts du côté palestinien. L’offensive, menée dans la bande de Gaza de la fin décembre 2008 jusqu’en janvier 2009, avait pour but déclaré de neutraliser les tirs de roquettes palestiniennes contre Israël. Treize personnes avaient été tuées du côté israélien. Nous avons assisté à l’utilisation de phosphore blanc (cette arme avait été utilisée par les Etats-Unis au Vietnam, par l’armée russe contre les Tchétchènes ou par le dictateur Saddam Hussein contre les Kurdes irakiens), à l’attaque de bâtiments des Nations Unies, de blocages des ONG humanitaires (Amnistie International avait accusé Israël d’avoir « violé les lois humanitaires internationales ».), des décès de civils (femmes, enfants, journalistes,…). Source: france24, radio-canada, lesmotsontunsens, zonedecologiepopulaire