Fantômes.
Ce qu’il y a de troublant avec les fantômes, c’est leur extravagante facilité à surgir là où vous ne les attendez pas, à parasiter les moments anodins comme les plus précieux.
Redoutés mais attendus, ils vampirisent votre vie et ils s’invitent finalement dans chaque parcelle de votre existence.
L’oubli, qui serait pourtant parfois si salutaire, devient vite votre terreur suprême.
Oublier une intonation de voix, un visage, un parfum qui signe l’être, le grain d’une peau, c’est perdre l’autre insidieusement, encore plus douloureusement puisque ces impressions et ces images fugaces ne peuvent être capturées.
Le temps efface tout… oui… même ce qui devrait demeurer.
A la perte brutale de l’être cher s’additionnent les petits oublis, les hésitations de la mémoire qui vous tortureront assurément dans les années à venir.
Alors, vous décidez de composer avec vos fantômes, histoire de graver le maximum dans les replis de votre cerveau.