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Toujours, à l'approche de Noël, des gens commencent à se gratter partout, font des cauchemars, deviennent irritables. C'est que Noël est un boulet pour bien du monde. Je ne parle pas des individus seuls ni des familles à couacs. Je ne parle pas non plus de ceux qui revivraient à cette occasion une enfance chaotique ou retrouveraient la douleur d'un deuil. Il y a, tout simplement, des zigs que Noël fait sombrement chier. L'achat du sapin et ses paires de boules, le cadeau qu'on n'a pas envie de faire à un tel mais qu'il faut bien en passer par là, les kilomètres à avaler dans le froid pour rejoindre le bivouac festif, le foie gras dont on saluera forcément l'excellence, les mots qu'on redit d'année en année constituent un théâtre qui manque d'air. Les dépressifs de Noël sont cependant rares à se soustraire aux agapes. Ils ne se sentent pas bien à l'intérieur du cercle mais redoutent tout autant de ne pas en être. Ils assoient à la table du banquet leur singularité et guettent avec gourmandise le convive facétieux qui leur dira que vraiment ils ne sont pas comme les autres...