Le curé de Bras-Panon a été mis en détention provisoire. Il y a quelques jours, Mgr Aubry a adressé un communiqué à la famille catholique. Le Pirate vous le livre tel quel. Et se pose quelques questions.
J’exprime toute ma sympathie et l’assurance de ma prière aux familles blessées et aux enfants victimes. Ma porte leur est ouverte. Au nom de l'Eglise catholique à La Réunion, je leur demande pardon. Je prie aussi pour le Père Tual.
Je remercie et j’encourage les 125 prêtres qui se dévouent corps et âme dans les 72 paroisses, les mouvements et les services, les aumôneries de jeunes, d’hôpitaux et de prisons. Continuez ! Continuons, nous les prêtres, avec la vigilance pastorale et l’entraide nécessaires pour repérer aussi nos possibles fragilités psychologiques et les situations à risques !
Merci à vous, fidèles catholiques, de les soutenir. Je vous invite tous à participer aux messes de Noël parce que plus que jamais nous croyons que le Christ est notre lumière et notre force dans le combat permanent contre le Mal en nous, autour de nous et dans toutes nos relations. Ne baissons pas les bras et agissons.
Courage à vous aussi.
Le 18 décembre 2009
Monseigneur Gilbert AUBRY".
Voilà. Mgr Aubry est un honnête homme, au sens que l'on donnait à ce mot au XVIIIème siècle. Il n'a jamais tenté de protéger des malades, ni de couvrir d'éventuelles dérives de son église. Contrairement à ce qui s'est passé en Irlande. Mais des questions se posent néanmoins. "Des enfants venaient régulièrement à la cure. En son temps je lui ai rappelé les règles de prudence. L'année dernière, une personne avait fait un signalement qui a été classé sans suite après une enquête des gendarmes", dit l'évêque de la Réunion. C'est quoi, des "règles de prudence" ? Si on récapitule, l'Eglise savait qu'il y avait un gros problème avec ce prêtre. Les gendarmes aussi. Mais la population aussi, puisque maintenant que les langues se délient, on sait que le père Tual éveillait les soupçons parmi les fidèles. En clair, les ladi-lafé couraient dans les boutiques de la petite ville tranquille de Bras-panon, comme nous l'ont confirmé plusieurs Panonnais. C'est là où le bât blesse. Personne, dans cette histoire, n'a appliqué le sacro-saint "principe de précaution". Ni la hiérarchie de l'église. Ni la loi. Ni les paroissiens. Le père Tual n'est sans doute qu'un vieil homme malade. Mais il a fait du mal, un mal terrible, à des dizaines de petites victimes. Et personne n'a rien vu. Ou plutôt, personne n'a rien voulu voir.
François GILLET