J'écoutais ça quand j'étais petite, dit l'une. Toute émoustillée. Pressée de faire découvrir ça à ses petits-enfants. L'un finira avec la BD des Schtroumpfs, l'autre à construire des bonhommes. Pas faciles, les transmissions.
J'écouterais pas ça tous les jours, me dis-je. Mais en ce jour, j'ai écouté. Nous étions après le repas. J'avais décliné le café qu'on m'offrait. Je dû lutter pour ne pas m'endormir. Et puis de bonne compagnie, comprenant vite qu'on en prenait facile pour une demi-heure, je me suis dit que le mieux serait de plonger dans le moment. Il a fallu réussir à faire abstraction de la propagande catholique et de son dégoulinant. Et je me suis promené...
D'abord dans l'accent del sud des narrateurs. L'occasion de penser en passant au copains blogueurs enfouis sous leur millimètre de neige.
Ensuite sur quelques belles voix. Celle du berger, notamment, et ce magnifique texte : Enfin sur les mots de Yvan Audouard. La fin est sympa.
Et alors, chacun a pris la pose comme chez le photographe mais c'est pour l'éternité. (...) Le Ravi, les bras en l'air. L'aveugle, appuyé sur sa canne. Pistachié, appuyé sur son fusil. La poissonnière, un panier de poisson de chaque côté de ses hanches énormes. Et le berger, avec son agneau qui dort autour de son cou et son chien qui dort entre ses jambes. Et le boumian, qui a mit amicalement la main sur l'épaule du gendarme. Et le gendarme, qui se lisse la moustache. Et Roustide, avec pour la première fois de sa vie de la joie sur le visage. Et le boeuf et l'âne qui se sont endormis, brisés par l'émotion. Et personne ne dit plus rien et ils ne bougeront plus jusqu'à la fin des siècles; c'est le destin des santons..
Pour les passionnés, intrigués and co, un lien vidéo ici. Ca ne prend qu'une heure :-)
En attendant, mieux compris c'était quoi, ces santons de Provence. Wikipédia vous dit tout ici.