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"PIEGE DE CRISTAL" ( 1988 ) de John McTiernan

Par Charlyh

Allez, puisque le décompte jusqu’à la date fatidique du 25 décembre a commencé et que je ne saurai échapper aux marronniers hivernaux du sujet des films consacrés au réveillon de Noël, autant commencer ce soir :


« DIE HARD » ( 1988 ) de John McTiernan

Sortie à la rentrée de septembre 1988 ( je crois me souvenir avoir séché pour la première fois des cours pour aller voir ce film au ciné d’ailleurs ), l’action du premier véritable film en tant qu’acteur de Bruce Willis se déroulait pourtant le soir du réveillon – d’où sa présence irrévérencieuse dans cette thématique de neige et de boules accrochées au sapin, si les choses étaient toujours ainsi et normales...

C’est le soir du réveillon à Los Angeles, le policier John McLane est venu de New-York pour fêter Noël avec sa femme. En fait, il est venu pour sauver sa femme.
Car oui, dans ce gratte-ciel de verre et d’acier surplombant la ville californienne où celle-ci travaille pour une compagnie japonaise, des terroristes entrainés, équipés et préparés ont pris le personnel en otage. 640 millions de dollars à la clef.
Ou du moins c’est ce qu’ils espéraient, s’il n’y avait pas cet accroc inattendu qu’est John McLane, peut-être le seul secours à l’intérieur de ce piège de cristal
( comme l’annonçait le titre français du film ).

Et on ne pourra pas nier qu’en pleine période hyper bodybuildée et testostéronée au cœur des eighties cinématographiques des actionners comme l’Hercule venu d’Autriche Arnold Schwarzenegger ( les « CONAN », « TERMINATOR », « PREDATOR » et autres « COMMANDO » ), l’étalon Italien Sylvester Stallone ( les films du boxer « ROCKY » et ceux du vétéran du Vietnam « RAMBO » ), le géant Suédois Dolph Lundgren et sa filmographie restreinte ( adversaire russe de Rocky, Musclor dans « LES MAITRES DE L’UNIVERS » et autre « PUNISHER » dont je vous ai déjà parlé ) ou le débutant Belge Jean-Claude Van Damme qui commençait alors à distribuer des coups de savates dans « BLOODSPORT », voir débarquer le gringalet acteur américain Bruce Willis, échappé de son rôle de détective comique David Addison dans la série « Clair de Lune », pour enfiler le marcel désormais culte de John McLane sera l’une des premières claques visuelle et scénaristique de l’un des films d’action les plus cultes, parodié, copié ou imité sans jamais être égalé.
Du haut de son mètre 82 et ses 76 kilos, l’acteur de 33 ans alors vient donc concurrencer tous ces acteurs ou du moins distributeurs de bourres-pifs et tatanes sur des punchlines plus débiles les une que les autres avec brio !!
Et n’en déplaisent alors à l’époque au cinéma bourrin d’action des années Reagan, ce sera une très bonne idée de la responsable du casting ( Jackie Burch, qui aura justement travaillé sur des films comme « PREDATOR » ou « COMMANDO » ), du duo de scénaristes ( Jeb Stuart qui entamait là sa carrière et Steven E. De Souza, qui après des séries télévisées – dont « V », « K2000 » ou les deux héros bioniques Steve Austin et Super Jaimie – et un passage également sur « COMMANDO »  allait voir sa carrière se faire remarquer ) et du réalisateur John McTiernan ( alias McT ) d’avoir su nous imposer ce nouveau format de héros.
Loin des hommes au physique quasi indestructible et bien qu’un peu John Wayne, retour à une vieille figure paternaliste du héros du cinéma américain que je ne fais que reprendre des textes du film, le personnage de Bruce Willis, John McLane, est surtout un homme comme les autres, même si un peu plus vachard, revanchard voire poissard aussi ( car franchement, ce ne sera pas de chance pour John McLane qu’être dans l’aéroport new-yorkais où sévissent encore des terroristes dans la suite « 52 MINUTES POUR VIVRE », non ? ).
Officier de police new-yorkais en pleine crise conjugale – son executive woman de femme étant venue s’installer à l’autre bout du pays avec leur fille – qui n’est pas un surhomme ( supportant déjà mal les voyages en avion, devant se détendre en retirant ses chaussures une fois arrivé dans la tour du Nakatomi Plaza, ce qu’il pourra regretter plus tard dans le film ), John McLane va pourtant devoir jouer les héros s’il veut sauver les otages de ces terroristes mais surtout sa femme et peut-être la retrouver et passer le réveillon avec elle et leur fille. Et c’est en ne se déchargeant pas de son humour et de sa répartie que Bruce Willis fait de son personnage l’archétype des années et décennies cinématographiques à venir du héros à la cool qu’on rêverait tous de devenir le temps d’un soir.
Qui n’a pas rêvé d’aller explorer le toit de cette cabine d’ascenseur ou de pester après l’invitation de votre femme de la rejoindre à Los Angeles pour faire la fête en errant dans des conduites d’aérations ?

Fort d’un personnage principal pour ne pas dire héros charismatique, détonnant dans cette avalanche de biceps et de cerveaux atrophiés y associés, sur un pitch pourtant des plus classiques, banals voire communs – une prise d’otage dérangée par un élément extérieur inopportun – « PIEGE DE CRISTAL » ou « DIE HARD » ( Mourir violemment ) pour les puristes doit aussi sa réussite au box-office ( plus de 139 millions de résultat pour 28 investis dans le budget ) à une réalisation percutante et éclatante signée McT !!
Mêlant avec plaisir et panache humour et action, ce troisième film du jeune réalisateur ( de 37 ans alors ) de « PREDATOR » sera une véritable réussite dans cette « TOUR INFERNALE » piégée sous les feux croisés échangés entre le groupe terroriste de Hans Gruber et John McLane mais aussi les forces de police et du FBI venant s’en mêler quand même au bout d’un moment des 131 minutes du film.
McT revenant même dans la saga pour tourner le troisième épisode, « UNE JOURNEE EN ENFER », consacrée à la vengeance orchestrée par le frère de Hans, Simon, en plein cœur de Manhattan et nous léguer en 1995 une autre de ces pépites d’humour et d’explosion dans un scénario brillamment orchestré et composé par le jeune Jonathan Hensleigh ( encore scénariste avant de se faire réalisateur d’un autre « PUNISHER » en 2004 maintes fois mentionné dans ce blog ), même si sentant déjà le début de la fin en n’osant pas faire de la fin alternative proposée sur le DVD la fin officielle et laisser ouvert la porte à un quatrième opus des péripéties de John McLane en 2007 ( sous la tutelle de Len Wiseman ). Mais revenons à la réalisation de McT, qui réalisateur d’actionners aura su aussi s’en démarquer et nous offrir la plus belle parodie et hommage à la fois au genre avec le « LAST ACTION HERO » de Schwarzie à l’été 1993 avant d’offrir aux spectateurs du monde entier l’un des meilleurs films de barbarie sauvage  sentant la lame des épées et l’acier du sang qui gicle depuis le « CONAN » de Milius : son putain de « TREIZIEME GUERRIER » Viking en 1999 !!
Surdoué trop rare du film d’action et de la réalisation ingénieuse, McT réussit à la perfection sa confirmation de réalisateur hollywoodien avec ce « PIEGE DE CRISTAL » dont plus d’une scène est désormais culte et gravée dans le cortex cérébral et le rêve de muscles des spectateurs : la fuite pieds nus sous les éclats de verre de McLane, John pestant dans ces conduits d’aération comme mentionné plus haut, Bruce Willis réinventant le saut à l’élastique depuis un toit d’immeuble avec une lance à incendie, sans parler des dialogues et citations : « sur neuf millions de terroristes dans le monde, j’en tue un et il a les pieds plus petits que ma sœur !! » alors que John pense enfin avoir trouvé des chaussures, « vous croyez que j’appelle pour commander une pizza ? » alors que personne ne veut croire à son appel à l’aide sur une fréquence de la police ou la plus culte « now I have a machine gun, oh-oh-oh ( maintenant j’ai une arme à feu, oh-oh-oh ) » qui ne fait que précéder « Hippy Kai Hey Motherfucker ( Hippy Kai Hey, enculé de ta **** ) ». L’emblématique marcel blanc devenant de plus en plus gris au rythme des interventions de McLane étant entré dans le panthéon des goodies cinématographiques ( il me semblera même qu’il sera exposé parmi les objets de cinéma accrochés aux murs des restaurants Planet Hollywood, justement lancés par Willis, Stallone et Schwarzenegger ) pour faire partie de la panoplie du héros dans tous les épisodes et chez ces clones cinématographiques ou télévisées…

John McLane ne pouvant pas être devenu le héros emblématique qu’il est s’il n’avait pas du être confronté à une équipe de terroristes cambrioleurs élégants, musclés et surarmés dans leur minutie changeant également des archétypes des crétins militaristes à l’armada qui les dépasse forts de ce cinéma d’action des années Reagan à Hollywood : la classe des costumes sur-mesure de Hans Gruber ne trouvant concurrent que chez son propre frère, Simon, en 1995, dans ce « DIE HARD 3 » new-yorkais, à mes yeux, quand la minutie de leurs préparatifs ( leur prototype d’hacker surveillant habilement leurs arrières ) n’aurait fait que conforter leur encadrement physique ( le géant blond Karl et son équipe internationale ) s’il n’y avait pas eu cet élément perturbateur de John McLane.
Ces dangereux terroristes décidés et motivés ( tous étrangers – Allemands, asiatiques, etc – à l’exception peut-être de leur hacker afro-américain, comme pour encore faire écho à la menace étrangère voire orientale pour ne pas dire soviétique de la Guerre Froide ) devant leur réussite aussi à leur casting : l’acteur britannique Alan Rickman allant prêter son élégance et forcer son accent teuton au rôle du chef Hans Gruber ( avant de venir encore affronter un héros emblématique : le « ROBIN DES BOIS » de Kevin Reynolds en Sheriff de Nottingham en 1991 et d’entrer dans la saga « HARRY POTTER » comme Professeur sombre Severus Snape depuis 2001 ) quand le danseur étoile Russe Alexander Godounov vient prêter sa carrure de 1m90 au rôle du bras droit armé de Hans, Karl, et des acteurs de seconde zone comme Al Leong ( acteur asiatique dont vous ne pouvez vous souvenir que de son épaisse moustache sombre plus que son nom dans les génériques de « MacGyver », « RAPID FIRE », « DARK ANGEL » ou l’inédit « BIG & TED’S EXCELLENT ADVENTURE » et « 24 Heures Chrono » récemment ) venant épauler ce duo d’acteurs.
L’un des futurs pères de familles afro-américaines les plus célèbres ( « La Vie de Famille » vue et revue sur M6 ) Reginald VelJohnson y interprétant déjà un débonnaire et sympathique Sergent de Police, Al Powell dans ce film ( et le suivant ), qui épaulera de l’extérieur John McLane quand l’acteur au physique aussi plus célèbre que son nom, Robert Davi ( frère Fratelli des « GOONIES » vu aussi dans la série « Un Flic dans la Mafia » puis « Profiler » ), y étant l’un de ces crétins du FBI, qui ne fait que confirmer l’excellent – ou presque – plan de Hans Gruber.

Base des futurs blockbusters hollywoodiens des décennies suivantes, « PIEGE DE CRISTAL » est un film qui a révolutionné le film d’action et lancé la carrière de Bruce Willis, alignant depuis la saga « DIE HARD » effectivement mais aussi « PULP FICTION » de Quentin Tarantino, « LE CINQUIEME ELEMENT » de Luc Besson, les « SIXIEME SENS » et « INCASSABLE » de M. Night Shyamalan ou le « SIN CITY » de Roberto Rodriguez.

Et Noël dans tout ça ? pourraient demander certain(e)s.
Et l’ours en peluche si c’est pas pour un anniversaire, la bande-annonce et les textes précités ne rappellent-ils pas ces festivités de Noël sous le soleil californien, même si toute l’action se déroule de nuit ?
Autant vous la balancer tout de suite cette bande-annonce ( en français, chers amis, chers ennemis ).


Oh-oh-oh, vous pouvez éteindre votre télévision, motherfuckers…

Page IMDB ( en anglais ) du film


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