2012 s'annonce comme une présidentielle de crise avec un éclatement exceptionnel de l'offre ouvrant la qualification à un seuil de plus en plus bas ...
2012 ne sera pas une présidentielle "comme les autres" parce que non seulement la crise est passée par là mais parce que cette crise produira ses impacts sociaux et politiques majeurs en pleine campagne.
2012 s'annonce comme la présidentielle d'un nouvel alignement.
Il n'y a plus d'alignement politique classique. Le PS est d'ailleurs le seul à engager des primaires à très hauts risques. Des primaires qui visent surtout à empêcher des candidatures plutôt qu'à faire naître un candidat fort. Par le calendrier, par la multiplication des candidats, les primaires visent à barrer la route à deux candidats : DSK et Ségolène Royal.
Le premier peut s'incliner devant de telles manoeuvres. La seconde peut y trouver l'argument pour une candidature "libre".
2012 s'annonce comme la première présidentielle où l'alignement repose à ce point sur des personnalités et non pas sur un parti politique.
Ce nouvel alignement se manifeste aussi par le niveau très élevé de la personnalisation des clivages liés au profil du Président sortant.
Les entrants sont jugés par leurs tempéraments et non pas par leurs étiquettes. Le sortant bouscule tous les critères classiques dont le traditionnel niveau des indécis qui fond comme neige au soleil dès qu'il est question de Nicolas Sarkozy aimé ou detesté.
Ce nouvel alignement va impacter les programmes.
Dans cet éclatement de l'offre politique, la logique voudrait que les candidatures se multiplient et que le seuil qualificatif pour la place de second pour la finale descende vers les 15 %.
Dans ce cas, une "nouvelle présidentielle" se profile : vivre un premier tour qui garantisse les alliances les plus larges pour le second. Cette logique ne peut que conforter des candidatures comme celles de Dominique de Villepin, François Bayrou et Ségolène Royal.
Pour les trois, le nouveau seuil qualificatif est possible.