10 milliards … des cacahuètes !

Publié le 20 décembre 2009 par Alain Hubler

Alors que le Premier ministre de Tuvalu faisait remarquer que son île fond comme du sucre dans les eaux montantes et que la Conférence de Copenhague touchait à sa fin, on apprenait que les pays industrialisés s’engageaient à verser 10 milliards de dollars par an sur trois ans pour venir en aide aux pays pauvres faisant face aux conséquences du réchauffement climatique.

Une question se pose : 10 milliards de dollars, c’est quoi ? En vérité, ce n’est pas grand-chose. Jugez plutôt.

À tout émir, tout honneur, c’est exactement le cadeau que l’Emirat de Dubaï, en difficulté financière, vient de recevoir de son voisin l’Emirat d’Abu Dhabi.

Mais c’est aussi le montant que la banque de San Francisco Wells Fargo espère retirer des actions qu’elle vient de mettre sur le marché afin de rembourser les aides de l’Etat américain reçues suite à la crise de l’an passé.

C’est encore le montant, en euros, de l’investissement des opérateurs de téléphonie mobile chinois pour financer la construction du réseau de troisième génération, dit « 3G ».

C’est accessoirement le montant des recettes en salles du cinéma américain.

C’est anecdotiquement le montant des investissements consentis par Boeing dans le développement de son futur long-courrier le 787 Dreamliner.

Plus près de nous, ces 10 milliards annuels représentent un peu plus que le budget du canton de Genève qui s’élève à presque 8 milliards.

Mais c’est surtout un malheureux 1,5% du correctif budgétaire – de 680 milliards de dollars – approuvé hier par le Sénat américain pour financer l’engagement étasunien dans les conflits en Irak et en Afghanistan.

Monsieur le Premier ministre Ielemia, votre île n’en a pas fini de s’éroder.