Hasard du calendrier, au lendemain de l’échec du sommet de Copenhague ( Merci Monsieur Obama, Merci Camarade Hu Jintao), la France subit donc un refroidissement des plus vifs.
Personne ne note que nous sommes simplement entrés dans l’hiver. Le solstice passe, les jours rallongent et la température diminue. – 20°à Colmar, - 15° à Strasbourg et – 14° ce matin à Hoenheim. La nature s’est figée et c’est une bonne chose.
On oublie que le froid autant qu’un vrai hiver sont bons pour la nature. Les céréaliers savent que cela détruit les parasites et que cela régénère le sol. Les forestiers savent que cela renforce les arbres et favorisent la germination des pousses. La nature s’adapte donc et inscrit son cycle dans ce rythme des saisons.
Seul l’homme semble, chaque année, découvrir que l’hiver il fait froid, que lorsqu’il gèle on passe sous les 0 ° et qu’il convient de renforcer ses protections, comme l’isolation de ses bâtiments.
Bizarrement et alors que la philosophie du « progrès » et ses effets collatéraux technologiques ne cessent d’emplir nos quotidiens et nos têtes, on découvre que les trains qui roulaient hier ne supportent pas le froid et que le TGV reste bloqué sous la Manche. On découvre que les avions français ne décollent plus de Paris à cause du froid et du gel, quand ceux de Bâle, Karlsruhe, Freibourg, et sans doute de Moscou poursuivent leurs rondes incessantes.
On découvre que l’on roule de plus en plus difficilement sur les routes et autoroutes et que les infrastructures garantes de l’état des routes furent « surprises » par un froid annoncé pourtant par l’ensemble des météorologues.
Il aura donc suffi d’une seule offensive du « Général Hiver » pour que le pays soit KO et demande l’Armistice.
En 1601, bien avant Copenhague, Hamlet s’exclamait qu’il « a quelque chose de pourri dans le royaume de Danemark ». Aujourd’hui devant le fragilité des colosses aux pieds d’argiles que sont nos pays, on s’interrogera sur cette incapacité du pays à faire face à une température naturellement hivernale, à un temps naturellement de saison.
On profitera des échanges avec nos ainés, lors des prochaines soirées de Noël pour leur demander comment ils faisaient, comment faisaient leurs pères lorsqu’il n’y avait ni isolation, ni double-vitrage, ni chauffage central, ni vestes polaires.
Et si les pensées positivistes et progressistes gardent naturellement le progrès pour unique fin, on pensera à Franz Kafka, qui rappelle à qui sait le lire que « Croire au progrès ne signifie pas qu'un progrès ait déjà eu lieu ».