Nuages protostellaires
Encore jamais observé avec une aussi grande précision, des dizaines d’étoiles dans leurs « couffins », enrobées de poussières. Le télescope spatial Hubble et la Advanced Camera for Survey ont plongé leurs yeux d’aigle dans la grande nébuleuse d’Orion (M 42) et photographier 30 de ces « cocons » d’étoiles ou proplyds.
Images stupéfiantes où l’on voit nettement les disques proto-planétaires d’accrétion de poussières formés autour de chacune de ces très jeunes étoiles. On en distingue deux types, celles situées dans l’entourage de l’étoile Theta 1 Orionis C (qui appartient au groupe d’étoiles très lumineuse au centre de la nébuleuse) et celles qui sont beaucoup plus éloignées. Les premières sont heurtées par les vents stellaires, on peut voir leurs enveloppes sculptées par les tempêtes énergétique très violentes. Les secondes sont plus sombres et il est possible de les observer, ici dans le visible, grâce à l’arrière-plan très lumineux (celui-ci est composé de gaz illuminés) de la nébuleuse.
Dans ce foyer très coloré, âtre fabuleux, la matière bousculée il y a plusieurs dizaines de milliers dans les replis de la nébuleuse s’est peu à peu concentrée. En émergent ces poches sombres où grandissent des étoiles. Des planètes ne tarderont pas à apparaitre dans ces tourbillons de poussières, cuites et recuites par les turbulences des grandes soeurs très chaudes et lumineuses.
Emplacement des étoiles en formation dans la nébuleuse d'Orion
Relativement proche de nous, entre 1 200 et 1 500 années-lumière, la nébuleuse d’Orion est probablement la plus célèbre de toutes. A l’oeil nu ou avec une paire de jumelle (dans de bonnes conditions, sans pollution lumineuse), on peut la voir telle une tâche légère et pâle accrochée à l’épée du chasseur Orion. Elle paraît petite et pourtant c’est un nuage de gaz et de poussières très actif qui intéresse vivement les astronomes depuis plusieurs siècles. Avec un télescope, on peut observer les principales étoiles au centre de la nébuleuse. Nommé le Trapèze, elles illuminent en grande partie l’immense étendue de gaz.
En vidéo : vue en 3 dimensions d’un « proplyd » ou cocon d’étoile dans la grande nébuleuse d’Orion.
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Crédit photo : NASA, ESA and L. Ricci (ESO).