Sous la forme d’un papillon
Je vole, après mon dernier souffle,
Vers les lieux que j’ai tant aimés,
Ces témoins de plaisirs célestes:
Sur les prairies, au bord des sources,
Autour d’un coteau, par le bois.
J’épie un couple d’amants tendres;
J’abaisse, du front de la belle,
Des fleurs qui l’ornent, mes regards;
Tout ce que la mort m’a ravi,
Là, je le revois en image
Et suis heureux comme je fus.
Muette, elle sourit, l’enlace;
Sa bouche à lui savoure l’heure
Que lui envoient des dieux propices,
S’ébat du sein jusqu’à la bouche,
De la bouche jusques aux mains,
Et je m’ébats autour de lui.
Elle me voit – ce papillon …
Tremblant de désir de l’aimé,
Elle fait un bond; je m’envole.
“Chéri, viens! Nous l’attraperons!
Viens donc! J’aimerais tant l’avoir,
Tant, ce petit rien diapré”.
***
Schadenfreude
In des Papillons Gestalt
Flattr’ ich, nach den letzten Zügen,
Zu den vielgeliebten Stellen,
Zeugen himmlischer Vergnügen,
Ober Wiesen, an die Quellen,
Um den Hügel, durch den Wald.
Ich belausch’ ein zärtlich Paar.
Von des schönen Mädchens Haupte
Aus den Kränzen schau’ ich nieder;
Alles, was der Tod mir raubte,
Seh’ ich hier im Bilde wieder,
Bin so glücklich, wie ich war.
Sie umarmt ihn lächelnd stumm,
Und sein Mund genießt der Stunde,
Die ihm güt’ge Götter senden,
Hüpft vom Busen zu dem Munde,
Von dem Munde zu den Händen,
Und ich hüpf’ um ihn herum.
Und sie sieht mich Schmetterling.
Zitternd vor des Freunds Verlangen
Springt sie auf, da flieg’ ich ferne.
“Liebster, komm’, ihn einzufangen!
Komm’ ich hätt’ es gar zu gerne,
Gern das kleine bunte Ding.”
(Goethe)