Il faut dire que j’ai de bonnes raisons. Des raisons s.c.i.e.n.t.i.f.i.q.u.e.s ! Selon les chercheurs, qui feraient mieux d’être des trouveurs*, anglais Robert et Brenda Vale, une machine à griffer présente une empreinte écologique de 0,15 hectare, soit l’équivalent d’une VW Golf. C’est dire s’il est grand temps de me débarrasser de cette source de pollution. Et attention, pas question de remplacer la présence amicale de ces horribles bestiaux écodestructeurs par l’affection jamais démentie d’un adorable poisson rouge : même eux consomment 0,00034 hectare de planète.
Et je ne vous parle même pas des chiens, qui, même de taille moyenne, ont un impact écologique équivalent à celui d’un 4X4 Toyota Land Cruiser, soit 0,41 hectare !
La leçon que je tire de ce magnifique et passionnant article scientifique est aussi évidente qu’implacable : si je mange trois chats ou un chien, je peux rouler l’esprit tranquille dans mon gros 4X4. Les chiffres sont là, la preuve est écrasante et irréfutable.
Mais il y a mieux, si je mange, au hasard, un conseiller national valaisan qui m’horripile, mon voisin du dessus qui fait la fête toute la nuit, mon chef du personnel qui fait des allusions incessantes à mon inefficience chronique ou tout autre personne – européenne – à mon goût, j’économise 4,8 hectares de planète. Ce faisant, je peux m’offrir la compagnie de 14′000 poissons rouges, ou de 32 chats ou encore d’une douzaine de chiens. A moins que je ne craque pour une bonne dizaine de Hummer.
On me dira que comparaison n’est pas raison et l’on aura … raison. C’est probablement ce qui a échappé aux auteurs de l’article qui, en conclusion, recommandent d’adopter des animaux domestiques qui compensent partiellement leur empreinte écologique : la poule en pondant des œufs ou le lapin pour peu qu’il finisse à la casserole.
Bon sur ce, je vais aller jouer à la baballe avec mon souper tout en réfléchissant à la prochaine motion que je déposerai au conseil communal : un règlement interdisant la possession d’animaux domestiques sur la commune de Lausanne, sauf un seul et unique poisson rouge par famille.
*merci à Marc Favreau, alias Sol.