Selon ce que j’ai compris de ce scandale, les données informatiques – dont des courriels - de climatologues britanniques de l’université d’East Anglia qui travaillent pour GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat) ont été piratées. Or, il apparaîtrait à la lumière de certains échanges ainsi dévoilés qu’ils auraient sciemment écarté les données qui pouvaient faire douter du réchauffement climatique.
D’après Le Monde “Climategate” : le directeur du centre de recherche démissionne temporairement le directeur du CRU (Climatic Research Unit), le Pr Phil Jones, s’est retrouvé au cœur de la tempête à cause d’un envoi électronique dans lequel il évoque l’utilisation d’une “ruse” pour manipuler des relevés de température afin de “dissimuler une baisse”.
Selon un autre article du Monde Le GIEC enquête sur le piratage de courriels d’un climatologue il conseillait une “astuce” pour «corriger une divergence entre l’épaisseur des cernes d’arbres et les températures afin de “dissimuler une baisse”… Pour sa défense, il aurait dit que le terme d’astuce devait s’entendre «dans un contexte familier» comme «quelque chose d’intelligent à faire» !
Mais pas très intelligent quand la supercherie est découverte ! Voilà bien de quoi remettre au goût du jour une nouvelle “théorie du complot” comme le souligne 20 minutes Le piratage alimente les théories du complot chez les sceptiques du réchauffement climatique sur le mode «On nous cache tout, on nous dit rien. Plus on apprend plus on ne sait rien. On nous informe vraiment sur rien»… Décidément, je sollicite beaucoup Jacques Dutronc aujourd’hui !
Cela sert bien évidemment les intérêts des “climato-sceptiques” – dont je fais partie mais sans excès et je m’en expliquerais le plus brièvement possible – et surtout des puissants lobbies pétroliers et de l’Arabie Saoudite, grand producteur de pétrole… Peu leur important que cette énergie fossile pollue un max, qu’elle soit en voie de disparition et qu’il faille aller chercher le pétrole toujours plus profondément ou au milieu des mers, etc… Ils réfléchissent à très courte vue et seuls les intérêts de leurs actionnaires et des dirigeants comptent.
Dans les documentaires sur le Sommet de Kyoto, leur forcing auprès des dirigeants de la planète était patent. Et je suppose qu’il en fut de même à Copenhague. C’est la loi du genre des lobbies : amiante, industrie pharmaceutique ou des cigarettes. Avec de prétendus experts indépendants mais en fait rétribués par les firmes qu’il soutiennent, sans déclarer le moindre “conflit d’intérêts” ils sont muets comme des carpes sur les dangers réels de leurs produits quand ils ne mentent pas carrément.
Quand bien même les énergies fossiles ne seraient-elles pas responsables du réchauffement actuel – lequel est évident, il suffit de voir combien les calottes glaciaires des pôles des deux hémisphères ont fondu, la fonte des glaciers et l’élévation du niveau des mers – il n’en resterait pas moins qu’elles engendrent une pollution dommageable pour l’environnement et la santé humaine et que d’est une raison amplement suffisante pour en même temps que nous devrions adopter un mode de vie et de consommation plus frugal l’on remette un peu de bon sens dans la gestion économique en stoppant le plus vite possible l’hyper-productivisme qui de toute façon nuit à la planète, à la biodiversité, etc…
Sans doute la “nature” n’est-elle pas forcément toujours bonne mais la “dénaturer” comme nous l’avons fait est sans doute encore pire. Là encore, il faudrait retrouver le “juste milieu” cher à Aristote. Notre société est celle du déséquilibre permanent.
Pourquoi me situé-je comme une “climato-sceptique” ? Sans avoir nulle prétention à être scientifique, je m’intéresse depuis fort longtemps à la climatologie ainsi qu’à la météo. Sur le plan historique, quand Eric Le Rouge découvrit le Groënland, celui-ci était verdoyant comme son nom l’indique et la vigne poussait certainement sur le Vinland (qui doit correspondre si ma mémoire ne me trahit pas au Labrador). Les activités humaines et industrielles du Xe siècle ne pouvaient expliquer ce réchauffement.
Non plus que la disparition des colons vikings implantés au Groenland vers la fin du XIVe siècle, laquelle serait en partie due au refroidissement important, contemporain ce me semble du départ de ce que nous nommons le «petit âge glaciaire».
Comme en économie, à l’intéreiur de grandes périodes cycliques, il existe en climatologie des cycles de moindre importance. Je ne saurais dire s’il faut y voir ou non la main de l’homme ou s’ils sont dus à des phénomènes naturels. On se souviendra utilement que l’activité volcanique en projetant des gaz et des cendres dans la stratosphère contribue au refroidissement en masquant les rayons du soleil. L’activité solaire jouant également un rôle non négligeable dans les périodes de réchauffement et de refroidissement.
Enfin, la circulation des courants marins - dite activité “thermohaline” – où paradoxalement le réchauffement pourrait contribuer à refroidir considérablement nos latitudes. En effet, il est connu que de grands afflux d’eau douce au niveau du pôle arctique – notamment sous l’effet de la fonte des glaces et, il y a quelques années un énorme lac glaciaire – contribueraient à ralentir le courant de retour depuis l’antarctique dont nous connaissons une des branches sous le nom de Gulf Stream qui baigne notamment les côtes de Bretagne. En effet, plus l’eau est non salée plus elle plonge dans les profondeurs.
Or, une étude scientifique récente menée notamment par les chercheurs de l’Ifremer, citée par Le Figaro Les sautes d’humeur du «tapis roulant» des océans a démontré que contrairement a ce qui avait pu être observé depuis le début des années 2000, relativement peu froides en hiver, et où le courant du Labrador s’enfonçait dans la mer jusqu’à une profondeur d’environ 1000 mètres, l’hiver dernier le courant est descendu jusqu’à 1800 mètres de profondeur, retrouvant presque le niveau – 2000 mètres – des années 1980 où nous connûmes des hivers particulièrement rigoureux.
Pour l’instant, le Gulf Stream semble ralenti. S’il devait être quasi stoppé nous pourrions connaître des hivers aussi rigoureux qu’au Labrador. Il est sans doute trop tôt pour s’interroger sur ce que donnera l’hiver 2009-2010. Mais pour l’instant, la vague de froid plaiderait plutôt en faveur d’un hiver rigoureux.
A trois cent années de distance, nous pourrions donc retrouver un ou plusieurs «grands Hyvers» tel celui de 1708-1709 dont parle l’historien Marcel Lachiver dans son remarquable ouvrage «Les années de misère». Sans oublier que l’été 1707 fut marqué par une canicule au moins aussi meurtrière que celle que nous avons connue en 2003.