Oui : «ouf !» et dans les deux acceptions, le soulagement et le verlan pour cette histoire de cinglés. Simple “rappel à la loi” pour le député de l’Essonne… C’est dire qu’il n’y avait pas de quoi casser trois pattes à un canard. A mon avis, ce seraient plutôt les associations, SOS-Racisme et «Les amis de SOS-racisme» qui devraient tenir de façon stricte leur comptabilité car pour autant que je me souvienne des différents articles que j’avais épluchés à l’époque de cette lamentable affaire, la rigueur leur manquait totalement dans ce domaine.
Je m’étais bien gardée de prendre parti dans un article écrit à l’époque Julien Dray est-il coupable et de quoi ? si oui : en tirer les conséquences… . J’y essayai de rendre compte le plus objectivement possible des divers éléments recueillis dans la presse. Certains articles n’étaient pas tendres et plutôt accusateurs. Et puis surtout, en tant que petite juriste, je ne saurais oublier que personne n’est coupable avant de l’avoir été déclaré à l’issue d’un procès – présomption d’innocence - et que de surcroît le secret de l’instruction – fût-ce une enquête préliminaire menée par le Parquet – a été violé en long, en large et en travers.
Le procureur Jean-Claude Marin qui ne saurait être suspecté de sympathies socialistes avait considéré à l’époque que la révélation publique d’éléments tirés de l’enquête visant le député de l’Essonne est «pire qu’un échec : c’est un scandale». Il restera à savoir qui est à l’origine des fuites et je présume que Bercy – dont dépend la cellule Tracfin - n’y est pas étranger : à qui devait profiter le crime ?
Je ne peux m’empêcher de penser aux élections régionales de 1998 où Dominique Strauss Kahn devait être tête de liste en Ile de France. Le Landerneau politico-médiatique s’est soudain enflammé au sujet du rôle supposé de DSK dans l’affaire de la MNEF qui aurait, entre autres reproches, rétribué des étudiants proches des socialistes. Emplois fictifs.
Or, il était reproché à DSK d’avoir antidaté un contrat en tant qu’avocat. L’accusation expliquant qu’il s’agissait d’avaliser un travail fictif pour justifier les fonds versés par la mutuelle étudiante. Personnellement, cette thèse me paraissait totalement absurde et uniquement destinée à écarter DSK de la présidence de la Région Ile de France.. Là aussi, l’enquête a fini par le blanchir totalement mais ce fut bien plus tard.
J’étais persuadée qu’il s’agissait tout simplement de régulariser la situation. Sans doute dira-t-on que cela n’est pas très malin pour un avocat ! surtout d’affaires. Mais cela doit arriver bien souvent dans ces contrats atypiques. Si effectivement DSK a bien travaillé – ce que je crois - pour la MNEF en tant que conseiller juridique et qu’il en a perçu des honoraires, mieux valait un contrat certes tardif qu’aucun document justificatif…
Rien ne s’oppose plus à ce que Julien Dray soit candidat et tête de liste dans l’Essonne pour les élections régionales de mars prochain. Jean-Paul Huchon le disait avant-hier matin sur France-Info et hier, Martine Aubry se réjoussait également de la décision de la justice.
J’en suis vraiment contente. Que Julien Dray ne s’offusque pas pour autant des réserves des socialistes. Je les comprenais car tant qu’une personnalité politique mise en cause n’est pas lavée de tout soupçon, mieux vaut adopter une attitude prudente. Les électeurs sont devenus particulièrement chatouilleux à cet égard.