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Meme apres les preliminaires, croire aux miracles

Publié le 19 décembre 2009 par Carmel

stadiumtoulouse2Revoici Père Robert. Vous avez aimé son précédent sermon. Si, si. Ne mentez pas. J’ai les stats de consultation. Quoi l’ordinateur est resté allumé alors que vous vous étiez endormie ? çà fait rien, çà compte quand même.

Donc, Père Robert, cet amoureux des grandes communions sportives à l’ancienne façon Jour de fête vous revient dans son meilleur rôle. Celui de  Jean-Julien Pernaut-Courbet, avec sa toute nouvelle émission : Combien çà coûte sans aucun doute très cher si c’est nous qu’on régale et c’est les clubs qui trinquent.

OK, c’est un peu long comme titre, çà ne va pas rentrer sur la page programme de Télé Z. On garde que les 1ères lettres, çà ira plus vite : CCCSADTCSCNQORECLCQT. Ouais, c’est pas vraiment mieux…

 Mais bon, j’ai rien d’autre.

CCCSADTCSCNQORECLCQT : contrairement à ce que ce sigle pourrait vous laisser croire, bande de mystiques, ce n’est pas une émission réac, intégriste et traditionaliste version Mgr Lefèvre. Père Robert n’a rien contre les édiles. Ni les idylles (NDLR : aucun rapport avec notre sujet). Ni les élites non plus. Même quand elles jouent en Ligue 1. Père Robert estime que le système actuel économico-politico-socialo-sportivo-humano-bling-bling est fort justement, un système. Donc que chacun a sa part de responsabilité. Du citoyen pêcheur à Père Robert. Parce que Père Robert hormis squatter le webzine de Mel. Et vous endormir. Ben il ne fait pas grand-chose pour le changer, le système.

Mesdames, les préliminaires sont terminés, 20 secondes top chrono. Vous en avez l’habitude, çà fonctionne toujours comme çà dans les couples hétérosexués. Pas d’inquiétude, avec Père Robert, tout est dans le spirituel. Oui, Père Robert aime à se faire plaisir en pensée. Son dernier week-end, il l’a passé à lire le rapport thématique de la Cour des comptes : « Les collectivités territoriales et les clubs sportifs professionnels ». 

Je compte. 680 lectrices déjà perdu. 681-680=1. Je continue  pour celle qui reste. Celle qui croit encore qu’après la pluie vient le beau temps. En Bretagne. Ou qu’après des préliminaires de 20 secondes, les liminaires vont l’allumer.

Amie lectrice, accroche-toi, çà va être bien. Je compte jusqu’à 113. Oui, 113. Comme le nombre de pages du rapport. C’est toujours long un rapport de la Cour des comptes. Ils sont payés à la page les Sages. Comme les moines copistes  dans Le nom de la rose. Ne les enviez pas, ils n’ont pas le droit de rire. Même quand ils écrivent « L’encadrement des concours financiers, mis en oeuvre depuis le début de la décennie 2000, n’a pas garanti la sécurité et la transparence des relations financières entre les collectivités locales et les clubs professionnels. La mise à disposition des équipements sportifs est d’autre part souvent effectuée dans des conditions irrégulières. Enfin, les risques encourus lors de la réalisation des travaux ou de la construction de nouveaux équipements, ne sont pas toujours parfaitement maîtrisés. »

A force de se retenir d’en rire, Père Robert, lui aussi, en a mal aux élus.

Mais pourquoi tous ces errements juridiques et financiers vous interrogez-vous mes soeurs ? Point de mystère de la Sainte Trinité en réponse, la lecture de la page 20 dudit rapport suffit. Dudit ? oui, dudit. Père Robert parle comme un Sage même s’il a raté  le concours de l’ENA qu’il n’a jamais tenté. Strasbourg, très peu pour lui.

« Dans les relations avec les clubs professionnels, la collectivité de premier rang, la commune ou la communauté d’agglomération, est souvent confrontée à un rapport de force auquel il peut être difficile de résister. Les conséquences supposées des résultats du club sur la notoriété de la collectivité, le cas échéant les interventions des dirigeants de la société sportive, des partenaires privés ou des supporteurs, ainsi que les commentaires souvent abondants de la presse locale, sont susceptibles de peser sur les choix de l’assemblée délibérante. »

Si cet article était télévisé, il faudrait mettre des rires ajoutés en fond sonore. Comme Père Robert n’a pas encore de producteur pour CCCSADTCSCNQORECLCQT, il a remplacé les rires par du gras. Père Robert décode pour vous : personne ne sait ce qu’apportent à une ville les résultats d’un club pro. Mais ceux qui pensent que c’est bon pour la ville le disent tellement forts qu’un miracle se produit. Les paroles se transforment en or, celui que les élus octroient aux clubs. Ils ont des lettres les élus… PS, UMP, PCF… alors  ils savent qu’on ne lutte pas contre les moulins à vent. Surtout quand le vent peut changer tous les 6 ans…

Mes soeurs, désormais, vous savez. Vous savez pourquoi les clubs pro sont financés par vos impôts et le tronc de Père Robert. C’est grâce à un mirage. C’est beau un mirage, surtout dans le désert de notre vivre-collectif local ou national.  Les stades sont les nouvelles chapelles à miracle, L’Equipe a remplacé les Saintes écritures. Et 1, et 2, et 3 zéro !

Teminons ce prêche par une contradiction.

Philippe Séguin, auteur d’un rapport pour favoriser la construction de grands stades : « La modernisation des stades enclenche, en revanche, un cercle vertueux qui profite à l’économie du sport : une nouvelle enceinte permet non seulement d’améliorer la part billetterie de la recette globale, mais elle génère également des recettes annexes (merchandising, restauration) plus importantes… »

Philippe Séguin, dans le rapport thématique « Les collectivités territoriales et les clubs sportifs professionnels », invite les élus locaux à « ne pas prendre en charge les mises aux normes de leurs installations sportives dictées par des impératifs d’ordre purement commercial (…) ».

Un Sage ne peut se contredire. La subtilité qui échappe sûrement à Père Robert doit résider dans la distinction entre le « purement commercial » et « le cercle vertueux« . Le Grand Stade de Bordeaux ne doit pas être « purement commercial« , tout au plus « vachement commercial«  Et Père Robert a longuement pesé ce mot de conclusion.  Ce n’est pas suffisant pour transformer le liminaire en feu d’artifice. Ni pour faire un miracle. C’est pourquoi avant que tu ne partes courir sur l’eau, ultime lectrice, Père Robert te demande un dernier effort.  CELUI DE CLIQUER SUR LA PHOTO EN HAUT DE CET ARTICLE. Merci pour lui.

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