Des chercheurs chinois ont décodé le génome du panda géant en utilisant une nouvelle technique de séquencage de l’ADN. Résultat, le panda serait génétiquement proche du chien… Chaque semaine ou presque, on évoque le séquençage du génome d’un animal – dernièrement, celui du cheval – mais il est difficile, de prime abord, de comprendre l’intêret de ces travaux de longue haleine.Pas moins de 120 scientifiques, chinois pour la plupart, se sont attelés à cette tâche. Quel est l’intêret de l’analyse du patrimoine génétique du panda géant ? C’est un animal bien particulier expliquent les chercheurs dans le compte-rendu de leurs travaux, publiés la semaine dernière dans Nature.
“Le panda géant a plusieurs caractéristiques comportementales et biologiques rares, en particulier un régime restreint [au bambou] et un très faible taux de fécondité. Par ailleurs, le panda a une position unique dans l’évolution et sa position dans la classification phylogénétique est toujours discutée.”
Le panda géant est donc une bête curieuse. Une libido très faible et un régime qui ne correspond pas vraiment ni à son aspect et ni à son patrimoine génétique. Certains de ses secrets pourraient être dévoilés par la génétique.
L’analyse de son génome révèle que le panda possède tous les “atouts” nécessaires pour manger comme un carnivore. Il ont donc conclu que la préférence pour la bambou n’est pas génétique, mais dépendrait plutôt de sa flore intestinale.
“Dans nos recherches, nous avons identifié dans le génome du panda géant des gènes qui codent pour des enzymes digestives (protéase, amylase, lipase, cellulase, lactase, invertase et maltas. Ceci montre que le panda détient probablement tous les composants nécessaires pour avoir un système digestif carnivore.
Nous n’avons en revanche pas trouvé de gène codant [pour des enzymes] qui indiqueraient que le régime du panda serait dicté par son génome. Son régime pourrait plutôt être dépendant de sa flore intestinale”
Par ailleurs, les scientifiques ont montré que le panda ne pouvait pas percevoir tous les goûts. Ils ne peuvent pas identifier l’umami, une des cinq saveurs fondamentales. Cette saveur est perçue grâce à la paire de gène T1R1/T1R3. Or ce gène ne fonctionne pas chez le panda, ce qui pourrait expliquer le régime de cet ours en peluche.
Il ne resterait plus aujourd’hui que 2 500 à 3000 grands pandas dans les montagnes de l’ouest de la Chine, l’étude de son génome permettra peut-être de comprendre pourquoi le panda un taux de reproduction extrêmement bas. La conservation de cette espèce ira aussi de paire avec une préservation de son habitat naturel et des forets de bambou qu’il affectionne tant en en ingurgitant jusqu’à 20kg par jour…
Photo : griangrafanna