Julien Lozano, un entrepreneur jeune et dynamique

Publié le 16 décembre 2009 par Lmanagement


26 ans, Fondateur de Bed&School – le spécialiste du logement étudiant (www.bedandschool.com)

Sa devise : « On n’essaierait jamais rien s’il fallait d’abord répondre à toutes les objections ».


Julien Lozano nous raconte son parcours de créateur d’entreprise à 25 ans et nous confie sa vision de l’entrepreneuriat.


Créer sa société à 25 ans à la sortie de l’école, c’est ce que tu as « osé » faire…beaucoup en ont envie mais peu passent à l’acte. Quel est ton secret
?

J’ai toujours eu le goût de l’entrepreneuriat et l’envie un jour de créer mon entreprise…pourquoi, je ne se sais pas, d’autant plus que je n’ai pas été élevé dans un contexte entrepreneurial.

Après un BTS Action Commerciale et une forte expérience « terrain », j’ai testé pendant 2 ans toutes les situations de vente : du « porte à porte » sur Paris, du phoning sur Tours, de la vente directe, du conseil clientèle en banques…Un véritable goût du commerce et déjà quelques idées de création d’entreprise ! Afin de mûrir mes projets, j’ai alors décidé de reprendre mes études en école de commerce.

Après un apprentissage à la Société Générale, un stage en Floride, une spécialisation en négociation d’affaires à l’ESCEM – ESC Tours-Poitiers et une solide expérience professionnelle en tant que Conseiller Clientèle et Responsable d’agence bancaire, je décide de créer une agence immobilière, spécialisée dans le logement étudiant « Bed & School ».
L’idée est de répondre à un besoin auquel sont confrontés les étudiants aujourd’hui. Les agences immobilières « classiques » ne sont pas adaptées au contexte de mobilité des étudiants. Par exemple, la ville du stage n’est souvent pas celle où se trouve son école ou université ! L’idée est donc de faciliter aux étudiants toutes leurs démarches en connaissant exactement leurs besoins et problématiques : recherche d’un logement pour une courte durée, peu de caution, peu de temps de recherche,…

Je pense que ce qui m’a donc aidé pour « passer à l’acte de la création » à 25 ans, c’était :

  • l’opportunité « marché », la problématique du logement en tant qu’étudiant à laquelle j’avais été moi-même confronté
  • un véritable choix, c’est-à-dire que j’ai fait le choix de la création d’entreprise puisque j’avais déjà des propositions de postes en banque en tant que responsable d’agence…un certain confort, une route toute tracée mais j’ai préféré « l’aventure entrepreneuriale » !
  • mon âge, jeune certes mais sans aucune contrainte financière, ce qui, je pense peut également être un atout. On constate souvent que l’envie ne manque pas de créer sa propre entreprise : 3 chiffres pour exemple – 15 millions de Français se déclarent une âme d’entrepreneur, 5 millions ont un projet précis de création,  et seulement 300 000 passent concrètement à l’acte ! Pourquoi ? Peut-être qu’à 30, 40 ou 50 ans, vous êtes « installés » dans votre vie avec un certain confort financier, le choix d’y renoncer, durant un certain temps au moins, n’est pas facile. A 25 ans, en sortant de votre vie étudiante, il est plus facile de continuer à manger des pâtes !

On remarque que beaucoup d’entrepreneurs, comme toi, se lancent sans avoir obligatoirement l’expertise technique du « métier ». Dans ton cas, tu avais plus acquis une expérience en banque  plutôt qu’en agence immobilière : comment-as-tu été formé à l’entrepreneuriat? Existe-il un « savoir-faire » de l’entrepreneur qui pourrait s’apprendre ?
Etre entrepreneur, cela  ne s’apprend pas, il faut le vivre ! Tant que l’on n’a pas créé son entreprise, on ne peut pas dire que l’on sait faire.
L’entrepreneuriat c’est une attitude, c’est-à-dire plus un savoir-être qu’un savoir-faire.

Il existe 3 types de « savoir » :

  • le savoir : c’est l’apprentissage qui s’acquiert à l’école
  • le savoir-faire : l’expertise technique du « métier » qui s’apprend en entreprise
  • le savoir-être : c’est un comportement qui ne s’apprend pas, il se vit ! On peut éventuellement le développer via des formations en développement personnel.

Je pense que la véritable clé de succès de l’entrepreneuriat réside plus dans le savoir-être de l’entrepreneur  que dans le savoir-faire du métier. C’est pour cela que, quand on a une idée de création d’entreprise, il ne faut pas avoir peur de la partager car c’est l’entrepreneur, à travers ses envies et sa stratégie qui fera que le projet aboutisse ou pas…..on peut avoir une très bonne idée mais la faire échouer car on n’a pas su la mettre en application !

Ainsi, pour ma part, j’ai dû bien sûr me former au métier d’agent immobilier, c’est une expertise bien spécifique et incontournable pour développer une agence immobilière. Par contre, se former à l’entrepreneuriat, à proprement parlé, ça n’existe pas….il est plus que recommandé d’avoir des bases en marketing, finances, gestion d’entreprise,….ça aide de savoir lire un bilan, un compte de résultat, monter un business plan,… !
Il y a donc des outils pratiques que l’on peut apprendre mais l’entrepreneuriat c’est plus un état d’esprit que l’on doit avoir !

Sans avoir de profil type de l’entrepreneur, existe-t-il, selon toi, des « clés de succès » pour celui qui va se lancer ?
Je pense qu’il y a au moins 3 clés de succès indispensables à l’entrepreneur :

  • Tout d’abord, l’entrepreneur lui-même : accepter d’être libre.
    La liberté d’être acteur de sa vie, de travailler comme on choisit mais en même temps de se créer son poste, son statut….il n’y a pas de cadres, ce qui peut-être déroutant pour certains.
  • Ensuite, les réseaux : il est indispensable de savoir bien s’entourer.
  • Prendre éventuellement un associé, s’entourer d’experts de confiance (avocats, expert comptable,…) et surtout s’ouvrir et s’engager dans des réseaux qui permettront de développer des contacts et un bon relationnel. Je pense que l’on a jamais assez de relations…on en manque toujours !
    Grâce à mon réseau d’ancien diplômés, Escem Pro, j’ai pu moi-même faire la levée de fond indispensable pour passer un capte dans mon business : développer des franchises « Bed&School » dans plusieurs villes.
  • Enfin, travailler sa visibilité  et devenir incontournable : savoir devenir le référent dans son métier….et savoir se rendre visible !
    Je suis par exemple appelé et interviewé en tant que « le spécialiste du logement étudiant ».
    Il y a aujourd’hui internet qui permet d’accélérer cette visibilité tout en sachant déjà  bien se référencer sur internet.