Les plus jeunes connaissent sûrement Thomas le petit train, qui va son petit bonhomme de chemin sur l'île de Chicalors. Décliné en tout ce qu'il est possible d'imaginer de dérivés marketing, un professeur canadien vient de jeter un pavé sur cette locomotive et son univers jeunesse.
Après avoir consulté toute une saison de ces épisodes, Shauna Wilton en a tiré quelques conclusions amusantes. Mais qui ne plairont pas aux créateurs... En fait, l'île sous couvert de gentillesse est un monde qui laisse peu de place aux personnages féminins, avec une hiérarchie sociale basée sur la peur et surtout qui pense largement à votre place. Et où l'on suit le pouvoir aveuglément...
Pour autant qu'elle ait remarqué, huit des 49 personnages sont féminins et leurs attributs sont largement négligeables, les faisant passer pour des greluches sur rails. Parmi les messages douteux qu'elle relève, « une idéologie politique conservatrice qui punit l'initiative individuelle, s'oppose à la critique et au changement et relègue les femmes à un rôle secondaire ».
On se doute que depuis son intervention, la politologue professant dans l'université d'Alberta a reçu plus que son comptant d'emails pour lui reprocher une analyse sévère. Pourtant, les critiques formulées contre le petit train Thomas ne datent pas d'hier. Dès les années 80, les premiers soupçons de sexisme tombent. Réponse alors des intéressés : « L'univers de Thomas n'est ni féminin ni masculin. Il est magique. »
D'autant que pour certains, Thomas incarne un modèle de gentillesse, toujours serviable et essayant de faire de son mieux... Et après tout, les livres d'où sont tirées ses aventures ont été écrits durant les années 40 par le révérend Wilbert Awdry pour son fils Christopher (voir The railway Series). Mais en somme, les locomotives qui portent du rouge à lèvres pourraient être bien moins sexistes que n'importe quelle princesse Disney...