"Que fait-on à Troyes ?... On y sonne !..."
L'origine de ce dicton populaire provient du nombre très élévé (120 d'après les ouvrages médiévaux) d'églises, de chapelles, de couvents, d'abbayes et autres édifices religieux qui parsemaient la cité il y a quelques siècles.
De nos jours, ce nombre se situe grandement encore au-dessus de la moyenne pour une ville de 65 000 âmes et c'est tant mieux car certains édifices sont de véritables bijoux d'architecture renfermant des trésors sublimes (vitraux-peintures-sculptures).
Les guerres et les révolutions diverses subies par la ville ont fort heureusement épargné ce riche patrimoine.
Depuis quelques semaines, je profite de mes passages dans mon fief natal pour aller admirer quelques-uns des sanctuaires les plus renommés.
Mon choix s'est arrêté sur les neuf églises classées en plus de la cathédrale St Pierre et St Paul que j'ai déjà évoquée brièvement ici-même (voir lien dans mon billet du 14 décembre dernier).
intérieur de la cathédrale
Je n'ai pas encore réussi à visiter les neuf édifices car la plus grande difficulté pour le faire, c'est de les trouver... ouverts.
Vandalisme et vols nécessitent leur fermeture la plus grande partie du temps voire pour certains leur fermeture permanente en dehors des offices religieux.
Pour ceux-là, je me suis rendu sur place une bonne demi-heure avant le début des offices, ce qui m'a permis de les visiter tranquillement en bénéficiant parfois d'un guide privilégié en la personne du curé ou du sacristain très contents de pouvoir renseigner un "touriste" curieux.
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Eglise St Pantaléon
Celle que je préfère.
Bien cachée au milieu d'un quartier d'étroites ruelles comme Troyes en possède beaucoup, c'est l'église de la communauté Polonaise de la ville.
En face, l'Hôtel du Vauluisant transformé en musée en 1949
Hôtel du Vauluisant
Hôtel du Vauluisant Puits du XVIéme Siècle
installé en 2003
A l'extérieur, on remarque surtout son clocher octogonal et les traces d'un ancien cadran solaire (on verra ultérieurement que nombreux sont les cadrans solaires figurant sur les murs des églises troyennes dont certains sont absolument remarquables)
Dès le portail franchi, deux particularités de l'édifice frappent le visiteur.
D'abord, une impression d'étroitesse accentuée encore par la hauteur de la nef centrale (28 mètres) et par la voûte en bois absolument magnifique,
ensuite, celle de ne pas se trouver uniquement dans un lieu de culte mais également à l'intérieur d'un véritable musée.
A une exception près, toutes les statues présentes datent du XVIème siècle et proviennent de différents édifices vandalisés à la Révolution.
Une curiosité : cet escalier sur la gauche qui mène à un balcon où deux personnages figés dans la pierre y discutent depuis près de cinq siècles.
Inattendu dans ce lieu.
Les bijoux des bijoux dans cette église mais également dans toutes celles de la ville, ce sont les vitraux ! Des splendeurs !
L'art du vitrail troyen rayonne à partir du XIIIème siècle et sa réputation déborde largement la cité.
L'église st Pantaléon nous offre quelques exemples de cet art et notamment des verrières en grisaille exceptionnelles
Quelques précisions sur la construction de l'église St Pantaléon : elle débuta vers 1515 à l'emplacement probable d'une ancienne église en pan de bois mentionnée dès le début du XIIIème siècle. Les travaux furent stoppés en 1524 à cause du grand incendie qui devait détruire un tiers de la ville puis reprirent en 1527 jusqu'au milieu du siècle. Le vaisseau central fut terminé seulement en 1675 et entre 1735 et 1745 la façade actuelle fut achevée.
Si vous passez par Troyes, une visite s'impose en priorité dans cette église.