« C'est une erreur énorme », souligne Matt. « Imaginez si les compagnies aériennes donnaient à leurs plus importants clients les pires places dans un avion. Si les possesseurs d'un iPhone devaient attendre six mois pour télécharger les derniers tubes. Si les propriétaires d'un véhicule hybride avaient à payer double dose d'assurance. »
Bien évidemment, Amazon possède (ou s'est forgé, ce qui revient au même) la sinistre réputation d'être dur, très dur en affaires. Et les éditeurs redoutent qu'à terme, le marchand ne réclame des réductions plus importantes encore sur le prix d'achat des livres numériques. Cette situation, même si les particuliers n'en sont pas conscients, se comprend très bien. Ce qui est moins compréhensible, c'est l'attitude des éditeurs qui vont règler leurs comptes avec Amazon en prenant en otage les consommateurs, rendant l'ebook moins attrayant et plus difficile à se procurer.
En effet, ils ont tout faux. Parce que le succès de ce format réside évidemment dans sa simplicité, tant d'achat que de lecture. Pour sûr, Amazon a adopté « un comportement prédateur », et même carnassier. Mais la solution n'est pas dans la prise d'otage : elle réside dans l'innovation. Celle que Macmillan, qui va proposer des ebooks à un prix plus élevé, mais contenant des bonus, est une voie à explorer.
Mais le repli sur soi ne sera jamais une réponse innovante devant la voracité d'Amazon...