J'ai récemment évoqué par ici la naissance du site Culture Sud consacré aux littératures du Sud. N'hésitez pas, si vous souhaitez découvrir de nombreux romans ou essais de ces aires culturelles, à faire le détour vers cet espace. En parallèle, ce site initie des débats sur le même sujet. En première, la découverte du poête et romancier congolais Jean-Baptiste Tati-Loutard, récemment disparu est proposé lundi prochain au théatre du Lucernaire à Paris. Voici l'annonce.
Au théâtre Rouge
le lundi 21 décembre 2009 à 18h30
Débat Cultures Sud / L’Harmattan animé par Nathalie
Philippe, rédactrice en chef de Culturessud.com
Retours sur Jean-Baptiste Tati-Loutard :
Modernité d’une oeuvre plurielle
L’écrivain et homme politique congolais Jean-Baptiste Tati-Loutard est décédé au mois de juillet dernier et avec lui, à l’instar d’autres écrivains majeurs comme Sony Labou Tansi, Sylvain Bemba ou encore son aîné Tchicaya U’Tamsi, c’est tout un pan de l’histoire littéraire du Congo qui se referme.
Il laisse derrière lui une oeuvre importante et touchant à tous les genres, de la poésie aux nouvelles en passant par le roman et même l’essai – il faut dire que l’homme politique était également un remarquable orateur. Depuis les Poèmes de la mer parus en 1968 jusqu’au Masque du chacal, son dernier roman (paru en 2006), Tati-Loutard a généré une oeuvre complexe et singulière par le fait qu’elle semble échapper aux clivages de son temps. Entre réaffirmation d’une littérature nationale et souci avant-gardiste des problématiques de développement et d’environnement, l’oeuvre de Tati-Loutard s’inscrit dans la période postcoloniale et fait montre, pour reprendre l’expression d’Arlette Chemain, universitaire, spécialiste de littérature congolaise et grande amie du poète, d’une véritable « indépendance littéraire ». Universitaires et écrivains congolais qui l’ont connu et étudié seront rassemblés pour essayer de déterminer en quoi l’oeuvre de l’auteur des Chroniques Congolaises, dans sa postérité, se veut encore résolument éblouissante d’actualité.
DEBAT CULTURES SUD
Les intervenants :
Daniel Delas
Professeur émérite de l’Université de Cergy-Pontoise et président de l’Association Pour l’Étude des Littératures Africaines (APELA), Daniel Delas situe ses recherches à la croisée de diverses disciplines en les plaçant sous l’intitulé général de poétique. Il a publié de nombreuses études sur les écrivains du champ afro-antillais (Senghor, le maître de langue, Aden 2007, Aimé Césaire ou le verbe parturiant, Hachette 1991 et Aimé Césaire, commentaire du Discours sur le colonialisme, Textuel 2009). Il a coordonné deux numéros de Cultures Sud, le n°159 « Langues, langages, inventions » (juil-sept 2005) et le n°171 (avec Boniface Mongo-Mboussa) « Tchicaya passion » (oct-déc 2008).
Gabriel Okoundji
Gabriel Okoundji, Le Mwènè, né au Congo-Brazzaville en 1962, est aujourd’hui une figure majeure de la nouvelle génération des poètes africains.
Il a publié plusieurs ouvrages parmi lesquels : Au matin de la parole (Fédérop, 2009), Prière aux Ancêtres (Fédérop, 2008 - Prix Poésyvelynes 2008), Vent fou me frappe Fédérop, 2003) et L'Âme blessée d'un éléphant noir (William Blake & Co., 2002). Certains de ses livres sont traduits en anglais, en finnois, en occitan, en basque,... Parallèlement à sa quête poétique, il est psychologue clinicien titulaire dans un hôpital à Bordeaux et chargé d'enseignements à l'université Michel de Montaigne.
Maxime N’debeka
Écrivain et poète, né en 1944 à Brazzaville, il a fait des études scientifiques et a publié plusieurs textes dramatiques. Directeur de la culture et des Arts de 1968 à 1972, il coorganise le premier Festival des Arts au Congo et fonde en 1969 le Centre de Formation et de Recherche d'Art Dramatique. Exilé en France dans les années 1980 alors qu'un de ses poèmes a servi de cri de ralliement lors de manifestations contre le pouvoir, il collabore avec Pierre Debauche sur plusieurs créations. En 1993, il retourne au Congo et occupe le poste d'ingénieur en chef des télécommunications avant d'être appelé au poste de Ministre de la Culture et des Arts. Sa dernière pièce, Le Diable à longue queue a été publiée chez Lansman en 2000, son dernier roman Sel-piment à la braise en 2003 aux Éditions Dapper et son dernier recueil de poèmes, Toi, le possible chimérique, chez Acoria en 2008.
Georges Ngal
Né au Zaïre en 1933, Georges Ngal est romancier, critique et enseignant.
Il embrasse très tôt, après ses études supérieures en Suisse, une carrière universitaire internationale : Afrique, USA, Canada, Europe (Sorbonne, Grenoble, Nanterre, Bayreuth).
Professeur associé honoraire à la Sorbonne et à l'Université de Grenoble III, il est aussi l'auteur de romans et d'études critiques : Aimé Césaire, un homme à la recherche d'une patrie (Présence africaine, 1994), Lire le Discours sur le colonialisme d'Aimé Césaire (Présence africaine, 1994), Création et rupture en littérature africaine (L'Harmattan, 1994), Reconstruire la République Démocratique du Congo (L'Harmattan, 2006).
Guy-Alexandre Sounda
Il a découvert l'univers du théâtre par hasard : pour se rapprocher d'une jeune fille dont il est amoureux, il s'inscrit aux cours de théâtre du collège. Il ne filera finalement jamais le parfait amour avec la camarade de classe en question, mais se découvre un amour fusionnel et passionné pour le poème, la dramaturgie et le récit. Ce coup du sort, favorable s'il en est, va conditionner l'existence de ce Brazzavillois. Et lui ouvrir de larges horizons : après des études de théâtre et de droit à Brazza, puis à Pointe-Noire, où il enseigne entre 1994 et 2002, il parcourt le continent (Cotonou, Abidjan, Dakar, Niamey, Bamako, Ouagadougou), puis l'Europe. Il vient de publier la pièce Le Fantôme du quai d’en face aux Éditions Dédicaces au Québec
http://www.lucernaire.fr/beta1/files/Rencontres/tract_21_decembre.pdf