Forcément, on dégringole... C'était pourtant assez bien parti : les éditeurs entendent de plus en plus que leurs clients ne veulent pas de verrous numériques ou DRM sur les ebooks qu'ils achètent, et on se dit que progressivement, ces cochonneries vont disparaître.
Durant la conférence de Polinum ce matin, le watermarking a été évoqué comme une solution intéressante, permettant une traçabilité du fichier et donc une authenticité qui devient garante de la valeur de l'oeuvre. Voilà bien une attitude saine.
Les DRM permettent le commerce (ou l'empêchent ?)
Mais il suffit de laisser parler Sony et hop, tout l'échafaudage patiemment monté se casse la gu*ule. Durant le MediaBistro eBook Summit, un intervenant de chez le Japonais est venu mettre ses gros pieds dans le plat délicat des DRM, en vantant leurs mérites. Steve Haber, de la division Business lecture numérique estime en effet qu'on ne verra pas les verrous disparaître de sitôt.
« Vous avez besoin d'un processus ordonné pour vendre des livres et les DRM rendent cela possible, principalement parce qu'ils permettent aux créateurs de contenu et aux distributeurs [NdR : Sony parmi d'autres...] de faire de l'argent avec ce contenu. » (via Paid Content)
Ce même Sony qui s'est soudain rendu compte que vendre à 9,99 $ des livres numériques, ce n'est finalement pas rentable. Du moins, pas autant que les marges faites sur les autres produits que la marque propose, mais également pas assez par rapport à ce que l'on espérait chez eux... Sauf qu'avec des DRM, les clients n'achètent pas. Du tout. Alors, tout le monde va faire du bon business, mais si aucun client ne se présente, on va bien rire surtout.
Prix du livre numérique : pas assez cher mon fils
Et s'en prenant au sujet justement du prix du livre numérique, Haber revient sur les précédentes déclarations de Sony : « Le prix à 9,99 $ n'est pas une source de revenus. Certains best-sellers sont vendus à ce prix-là au détail, pour des raisons de compétitivité. Mais vous devez disposer d'une vraie gamme. Vous pouvez partir de 10 $ à 20 $ et même à 100 $ pour un livre numérique. » Évidemment : tout dépendra du contenu que l'on propose pour ces ouvrages futurs - probablement comme ceux que l'éditeur Macmillan proposera l'an prochain. « Lorsque vous entrez dans une librairie, il existe une gamme de prix. Ce devrait être la même chose dans un ebook store », conclut Steve.
Sur ce point, bien d'accord, Steve, mais pas question non plus que les distributeurs de ces fameux ebooks s'en mettent plein les poches : on voit suffisamment cela avec le livre papier, cher, très cher, même, impensable qu'on nous refasse le coup avec le numérique...