« À la fin de la journée, les gens doivent avoir le courage de parler. Le comportement prédateur d'Amazon pèse lourdement sur l'industrie et la Federal Trade Commission devrait y prêter attention. Au final, les auteurs paieront cela de leurs propres revenus. C'est une attaque contre la littérature qu'Amazon puisse prendre le contrôle de l'industrie. Ils estiment vraiment qu'ils seront l'iTunes de la littérature. »
De fait, nous le savons (aux huiles douces naturelles), le choix d'Amazon de pratiquer des prix bas relève avant tout d'un choix stratégique. En vendant peu cher, Amazon accapare l'attention et retient les consommateurs, et en fournissant des livres sous format propriétaire, il devient un monopole et impose son environnement numérique... CQFD.
Or, le problème, qu'évoque notamment Andrew Weinstein, de Ingram Digital, c'est que le consommateur n'y voit que du feu : seuls les professionnels, et encore, pas tous, saisissent les dangers et les risques. Il s'agit bien d'un bras de fer misant sur le long terme. Sauf que dans le domaine du livre numérique, le long terme...
Durant cette conférence, une amusante question aura été soulevée : celle de l'encre électronique et de ses limitations dans les lecteurs ebook d'aujourd'hui. Le problème de l'éclairage est pointé par les consommateurs qui veulent lire dans leur lit et privilégient alors leur netbook qui éclaire fort, certes, mais permet de lire dans son lit sans lampe de chevet...
On se doute qu'après l'envolée lyrique de Bob, c'est une ovation qui aura conclu son intervention. Il est clair que « l'arithmétique de cette politique de prix ne tient juste pas debout », précisait-il. À terme, cela contraindra les auteurs à voir le prix de leur livre baisser et donc leurs revenus et finalement, leur capacité à vivre de leur travail.