« Pas dans ma cour ! ». Combien de fois avons-nous été témoins de manifestations publiques motivées par ce raisonnement ? On veut bien les changements, mais ailleurs que chez soi. Je croyais que c’était un sentiment individuel, mais voilà qu’il se dégage sur le plan international dans les conversations et les prises de positions exprimées à Copenhague.
La terre se réchauffe, les glaces fondent, le niveau de la mer s’élève avec toutes les graves conséquences qui en découlent et qui s’annoncent catastrophiques pour l’avenir. Les scientifiques ne cessent de nous informer et de nous mettre en garde. Les environnementalistes expliquent, crient, bousculent. Chacun des 9 milliards d’individus de la planète sera touché. Tous les pays seront affectés. Mais l’incompréhension, l’hésitation et même la négation règnent.
Plusieurs pays, dont le Canada avec ses dirigeants actuels, ne veulent pas y croire et cherchent par tous les moyens à saboter le débat. L’accord de Kyoto a été dénoncé, qualifié de non-réaliste et non respecté. Les scientifiques sont traités de menteurs, de tricheurs et de faussaires. Certains politiciens, motivés par des intérêts personnels, dénient la possibilité du réchauffement climatique de la planète et répandent des rumeurs, des faussetés et lancent même des insultes à ceux qui préconisent des actions importantes immédiates. D’autres parlent d’autonomie politique nationale pour éviter de se plier à des exigences internationales car, disent-ils, ils ont des priorités économiques différentes. Les lobbyistes des pétrolières et leurs alliés s’affairent avec des millions de $ à influencer tout ce qui est influençable.
Un nombre record de chefs d’États sont à Copenhague mais les choses ne vont pas trop bien. Une synergie nouvelle doit se développer pour qu’ils tracent ensemble le plan qui s’impose pour faire face au réchauffement climatique mondial. C’est une responsabilité très importante qui leur incombe ainsi qu’à leur gouvernement et ils ne peuvent la rejeter.
L’égoïsme n’a pas sa place dans ce débat, autant sur le plan individuel que sur le plan des nations. Il faut ensemble faire face à ce « challenge ». Notre pays ne peut, au nom de l’argent généré par l’exploitation des sables bitumineux, rejeter des normes internationales contraignantes de réduction des gaz à effets de serre. Quant à nous, nous nous devons de réagir et comprendre notre responsabilité envers notre milieu, notre pays, notre planète et faire pression sur nos dirigeants. Le climat futur nous appelle tous à réagir aujourd’hui.
Le réchauffement climatique exige un sens civique élevé.
Claude Dupras