Mes deux précédents billets sur la guerre afghane identifient deux scénarios d’évolution :
- Un foyer de terrorisme local, qu’il s’agit de désorganiser et de contenir.
- L’émergence d’un état taliban organisé qui pourrait, notamment en faisant s’effondrer le Pakistan démocratique, créer une sorte de foyer anti-démocratie qui menacerait de contamination la région, puis le monde. Où l’on redécouvre que la démocratie n’a pas définitivement gagné la partie. Et que le fameux effet domino, dont parlent les stratèges américains depuis la seconde guerre mondiale, pourrait exister. Dans ces conditions il serait justifié que l’Occident se maintienne dans la région.
Si ce second cas est vraisemblable, pourquoi l’Europe ne s’engage-t-elle pas de manière plus décisive, alors ? Parce qu’elle sait que le faire serait sortir d’une neutralité à l’endroit des grandes économies de la région (Chine et Inde) qui est bonne pour son économie.
Mais le jeu en vaut-il la chandelle ? Dans le plan Obama, l'apport de l'Europe pourrait-il être autre que marginal ? Changerait-il grand-chose à la situation afghane ? Cela soulagerait certainement l’Amérique, mais le coût pour l’Europe de ce service n’irait-il pas bien au-delà de sa valeur pour l’Amérique ? Peut-elle s'engager en Afghanistan sur une stratégie qui n'est pas la sienne ?